La mise en disposition de ce laboratoire s’attache à explorer la résilience des espèces malgaches face aux défis environnementaux majeurs, tels que la déforestation, les incendies de brousse et les effets des changements climatiques. Le projet est porté par le laboratoire MECADEV (Mécanismes adaptatifs & Évolution) du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) et le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS).
Initiative
« Le laboratoire mobile est une plateforme scientifique à destination des chercheurs étrangers et surtout malgaches. Nous allons veiller à ce que les Malgaches soient associés à cette initiative. Ce matériel permettra d’aller sur le terrain, d’étudier la biodiversité au plus près et là où elle est », souligne hierry Portafaix, représentant du Muséum et de l’IRD à Madagascar.
Fruit de deux années de préparation pour répondre aux besoins spécifiques des chercheurs, ce laboratoire mobile, acheminé à Madagascar en 2024, est désormais opérationnel. « Il pourrait servir à toutes sortes de thématiques : santé, botanique, etc. », note le représentant du Muséum et de l’IRD à Madagascar.
Mécanismes d’adaptation
MECADEV est une unité mixte de recherche « Mécanismes Adaptatifs et Evolution » regroupe trois équipes de recherche (Bioadapt, Ecotrop, Funevol) et plusieurs plateformes techniques. Ses travaux explorent les mécanismes d’adaptation des organismes vivants face aux contraintes environnementales, en s’appuyant sur l’étude des relations forme/fonction/milieu des espèces actuelles et fossiles.
« Il y a des sites qui ne sont pas forcément accessibles et qui sont dans des lieux reculés et enclavés, dans la Grande île. Le laboratoire mobile est un allié important dans ces cas. Il permettra aux chercheurs d’arriver et de travailler sur place. Les outils permettront de conserver les échantillons prélevés », note la ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Pr Loulla Chaminah.
Coopération
Le véhicule est équipé d’une chaîne du froid et d’instruments portatifs. Il permet de réaliser des analyses biologiques directement sur le terrain, y compris dans les régions les plus reculées. Ce dispositif facilite notamment le traitement d’échantillons biologiques, les extractions d’acides nucléiques et d’autres analyses essentielles à la recherche.
L’inauguration du laboratoire a vu la présence de l’Ambassadeur de France, Arnaud Guillois. Il n’a pas manqué de toucher mot au contexte actuel tendu entre l’Hexagone et le continent africain. « Nous parlons parfois de relativisme (ou) de remise en cause de la coopération internationale. Aujourd’hui plus que jamais, le fait que des pays amis puissent travailler ensemble sur des défis extrêmement concrets, à Madagascar par exemple, démontre que nous sommes vraiment déterminés dans l’avenir et à ne pas nous contenter de l’existant mais à poursuivre et approfondir cette coopération. Le laboratoire mobile est un formidable outil à la disposition des chercheurs malgaches, français et internationaux », a-t-il avancé.
Richesse
Le laboratoire mobile sera déployé en premier lieu à Ankarafantsika pour pouvoir étudier le microcèbe, un lémurien emblématique de Madagascar, afin de mieux comprendre l’impact de la destruction de son habitat et les mécanismes d’adaptation déployés par l’espèce.
« La biodiversité, quelque chose d’important à l’échelle planétaire. Madagascar est un trésor de biodiversité pour la planète. Les efforts de tous les chercheurs à travers la planète et malgache doivent se concentrer pour préserver cette richesse extraordinaire », a exhorté Thierry Portafaix, représentant du Muséum et de l’IRD à Madagascar.
