20 tonnes. C’est le volume de déchets que la Société de Tri Compactage et Valorisation (STCV) collecte par semaine. Le défi pour cette année est de pouvoir doubler, voire tripler ce volume. Un système d’abonnement est développé avec des entreprises sensibles à la gestion de déchets recyclables, via un programme RSE. La STCV propose un service d’enlèvement périodique de déchets.
Rôle d’accompagnateur
«Nous collectons huit types de déchets recyclables (plastique, carton, papier, aluminium, verre….) que nous valorisons pour en faire des matières premières », avance Gaëlle Randriamanana Pless, fondatrice et dirigeante de la STCV qui joue aussi le rôle d’accompagnateur en formant les collaborateurs de ces entreprises sur le tri de déchets qui n’existe pas encore à Madagascar. « Un autre objectif est de faire en sorte que les entreprises rachètent les goodies que nous réalisons, avec leurs déchets recyclés. Donc la boucle est bouclée », explique-t-elle.
Le cœur de métier de la STCV est de créer une économie circulaire. Cette société propose ainsi une gamme de produits écoresponsables, conçus à partir de déchets recyclés. Il en est ainsi des sacs (tote bag, minaudière…) conçus à partir d’emballages de bonbons ou biscuits entre autres, des articles pour maison, des goodies d’entreprises, des briquettes écologiques à base de papier carton en remplacement des charbons de bois. Cette année, la STCV projette de développer de nouvelles matières premières, toujours dans l’objectif de valorisation des déchets recyclables.
Impacts
La STCV se mobilise également pour collecter des déchets au niveau des fokontany, offrant ainsi des activités génératrices de revenus à des femmes vulnérables. Une telle initiative de collecte contribue de surcroît à réduire l’émission de gaz à effet de serre qui est de plus en plus élevée au niveau d’Antananarivo actuellement. Les impacts des activités de la STCV s’inscrivent sur trois volets: social, économique et environnemental.
« Nous ne pouvons pas vivre sans déchets, mais il faut savoir les réduire et les trier, les recycler pour qu’ils aillent de moins en moins à la décharge publique d’Andralanitra et d’autres décharges sauvages» soutient notre interlocutrice. La STCV collabore avec la Commune urbaine d’Antananarivo et récemment avec le Ministère de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène, un partenariat signé lors de la 28ème Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques (COP28). Gaëlle Randriamanana Pless espère également signer une convention avec le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable. «Nous avons besoin du soutien des ministères et de partenariat public-privé ».
Importance du tri sélectif
Le développement durable s’écrit sur le long terme. Gaëlle Randriamanana Pless a créé l’association MAEVA (Meilleur Assainissement et Environnement de Ville d’Antananarivo) pour promouvoir l’éducation environnementale. « Dès leur plus jeune âge, les enfants doivent comprendre l’importance du tri sélectif et de la valorisation des déchets », nous explique-t-elle. Avec les jeunes membres qui la composent, l’association œuvre actuellement au niveau des Écoles Primaires Publiques (EPP) et prochainement, au niveau des Collèges d’Enseignement Général.
35 établissements sont concernés (19 EPP et 16 CEG) suite à une convention qui a été signée la Circonscription Scolaire CISCO Tana Ville. Un concours de fresque vient par ailleurs d’être lancé. Il s’agit d’un projet novateur visant à transformer les écoles publiques en champions de l’éco responsabilité.