Projet VOLOBE : l’EDF rejoint enfin le consortium

L’entrée tant attendue d’Électricité de France (EDF) au sein du consortium Volobe Amont a été officialisée le 23 avril 2025. Cette « alliance stratégique » réunissant Axian Energy, Africa50, et maintenant l’EDF Renouvelables vient lever les incertitudes quant au démarrage effectif de ce grand projet hydroélectrique.

La cérémonie de signature s’est tenue au Palais d’État d’Iavoloha, en présence des présidents Andry Rajoelina et Emmanuel Macron.

Une expertise technique internationale

« L’arrivée d’EDF dans le consortium Volobe Amont confirme la solidité de notre vision commune : offrir à Madagascar une énergie fiable, durable et souveraine » s’est réjoui Benjamin Memmi, président directeur général (PDG) d’Axian Energy, suite à la signature du nouveau pacte d’actionnaires de la Compagnie Générale d’Hydroélectricité de Volobe (CGHV). Cette officialisation de la nouvelle structure actionnariale de la compagnie s’est déroulée le 23 avril dernier. Elle a été accompagnée de « l’avenant à la concession portant sur la conception, le financement, la construction, l’exploitation et à terme, le transfert de la centrale hydroélectrique de Volobe Amont et de ses infrastructures associées à l’État Malagasy ».  Cette nouvelle structure ramène ainsi la part du groupe EDF et du groupe Axian dans la compagnie à 37,5% chacun. Africa50 quant à lui, a une participation de 25%. Par ailleurs, il est prévu une entrée de l’État Malgache à hauteur de 20% lors de la clôture financière. « Nous sommes ravis d’accueillir EDF en tant que partenaire stratégique sur le projet Volobe » a déclaré, à l’occasion, Demba Diallo, directeur du développement de projets d’Africa50. Il n’a d’ailleurs pas manqué de souligner l’importance de « l’expertise industrielle de premier plan d’EDF » qui leur permettra « d’accélérer la phase finale de développement du projet et de réaliser une infrastructure de grande qualité pour Madagascar ».

40% du besoin national

Selon le groupe Axian, « le projet Volobe Amont, d’une capacité de 120 MW, permettra de produire 750 GWh par an, soit près de 40% de la consommation électrique nationale actuelle ». Il contribuera ainsi « à l’objectif de 75% d’énergies renouvelables d’ici 2030 ». D’un autre côté, « plus de 2 millions de personnes » devront, à terme, bénéficier d’un accès à une électricité fiable et abordable. Ce qui devra engendrer directement une « réduction du coût de l’énergie et le développement socio-économique local » soutient toujours le groupe Axian. Pour Rémy Huber, directeur général de la CGHV, « la signature de ces accords marque une étape majeure pour Volobe Amont et témoigne de la détermination de toutes les parties prenantes ». « Le rassemblement des expertises techniques, des ressources financières et d’un dialogue continu avec le territoire constitue un levier puissant au service du développement économique de Madagascar » a-t-il également soutenu. En ce sens qu’en plus de couvrir près de 40% des besoins nationaux en termes d’électricité, Volobe Amont prévoit déjà de créer « 1 500 emplois directs et indirects pendant la phase de construction ». Il ambitionne également de renforcer la connectivité « pour les régions enclavées du pays ».

Le projet a traversé bien des épreuves, entre la sortie de Colas du pacte du consortium en 2023, le difficile bouclage financier – tant le projet est grand – et toutes les incertitudes que cela engendrait. Néanmoins, aujourd’hui, la CGHV a enfin pu progresser. « Les actionnaires avancent vers le bouclage financier avec l’appui de la Société financière internationale (SFI) du Groupe de la Banque mondiale. » Des financements concessionnels seraient, selon la CGHV, « mobilisés pour améliorer les conditions économiques du projet ».  De plus, sur le plan technique, « les études géologiques et hydrologiques ont été actualisées afin de garantir la fiabilité du site et optimiser la conception du futur barrage ».

Karina Zarazafy

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