La 62ème patrouille régionale de surveillance des pêches qui s’est déroulée du 23 mars au 5 avril 2024 a permis de dérouter les deux navires.
Maintenir l’effort
Du nouveau dans les eaux de l’Océan indien. Sept ans après le dernier déroutement réalisé dans le cadre d’une action de patrouille régionale de surveillance des pêches initiée en 2017, deux navires en situation de pêche illégale ont été saisis au large de Madagascar. Les deux palangriers battant « pavillon sri lankais ont été saisis à cinq jours d’intervalle » pour ensuite « être ramenés au port de Mahajanga ». A leurs bords, les deux navires transportaient respectivement dix et quatre marins.
Pour Vêlayoudom Marimoutou, Secrétaire général de la Commission de l’océan Indien (COI) : « ces nouveaux incidents soulignent la nécessité de maintenir l’effort de dissuasion par la surveillance et d’innover dans nos stratégies pour éliminer la pêche illégale qui menace la durabilité de nos ressources marines et constitue un manque à gagner pour nos pays… ». Une menace qui est également soulevée par Oskar Benedikt, Ambassadeur de l’Union européenne auprès de la République de Maurice et la République des Seychelles. « La pêche illégale, non déclarée et non règlementée n’a pas de frontière et a des impacts environnementaux et socio-économiques très négatifs… », précise le diplomate.
Une approche qui fait ses preuves
Il conviendrait de noter que l’interception de ces navires rentre dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Régional de Surveillance des Pêches (PRSP). Celui-ci est soutenu par l’Union européenne et coordonné par la Commission de l’océan indien. L’objectif étant de « lutter contre les activités préjudiciables à la durabilité des ressources halieutiques ».
Ces années d’absence d’incidents témoignerait de l’efficacité de l’approche régionale adoptée dans le cadre du PRSP. Ce plan régional voit la participation de neuf pays : Comores, France/La Réunion, Kenya, Madagascar, Maurice, Mozambique, Seychelles, Somalie et Tanzanie. Un partenariat régional dont l’objectif est de « compléter les efforts nationaux de surveillance des pêches ». Le plan permet ainsi « d’échanger des informations sur les mouvements des navires dans les zones économiques exclusives des pays participants, ainsi que de mener des patrouilles aériennes et maritimes conjointes ».
Déroutements
L’importance de ce dernier point est souligné par l’Ambassadeur de l’Union européenne auprès de la République de Maurice et la République des Seychelles. «Cette interception démontre, ainsi, l’importance des initiatives conjointes entreprises dans le cadre du PRSP pour lutter contre la pêche Illégales Non déclarés et Non réglementées… », précise-t-il.
Lancé en 2007, le Plan Régional de Surveillance des Pêches a permis de réaliser dix-huit déroutements de navires en situation de pêche illégale. Une pratique dont les conséquences ne sont pas uniquement environnementales. Selon le ministre de la pêche et de l’Economie Bleue de Madagascar, le Dr Mahatante Tsimanaorate Paubert, « la valeur marchande de ce type de pratique équivaudrait à entre 14 et 16 millions USD rien que pour Madagascar ».