Produire des pailles biodégradables à partir du Rambo et du Marovany. Telle est l’alternative à l’usage des pailles en plastique développée par la Société Mikalo Sarlu depuis 2019. Ce, suivant une démarche entièrement écoresponsable.
Le plastique rentre dans la catégorie des matières les plus polluantes au monde. Selon le rapport « Perspectives mondiales des plastiques » de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), publié en février 2022, « la consommation de plastique a quadruplé en 30 ans », « la production mondiale de plastique a doublé entre 2000 et 2019 pour atteindre 460 millions de tonnes », « les plastiques sont responsables de 3,4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre » et «30 millions de tonnes de déchets plastiques se sont désormais accumulés dans les mers et océans, et 109 millions de tonnes dans les cours d’eau ». Si a priori, l’homme est donc loin de pouvoir bannir le plastique de sa liste de biens de consommation, réduire son utilisation est cependant possible et très encouragé. C’est dans cette optique de réduction de la consommation de produits plastiques que l’unité de production de pailles à partir de plantes herbacées de Lepironia articulata, plus connu sous le nom de « Rambo », et de Phragmites mauritianus ou « Marovany », a été lancée.
Une approche écologique mais également économique.
Comme le souligne Rasolondraibe Lovahasina Tahiry, gérante de la société Mikalo Sarlu, à Madagascar, ces pailles sont actuellement « la seule alternative 100% naturelle à la paille en plastique ». En effet, « elles sont fabriquées à la main » et ne présentent aucune trace de produits chimiques ou de pesticides. L’idée étant, pour les initiateurs du projet, de s’engager dans cette démarche dite écoresponsable, et ainsi « contribuer à la transition écologique et à la transformation des habitudes de consommation ».Toute la chaîne de production de ces pailles en Rambo et Marovany s’inscrit alors dans ce cadre. Ce, en mettant en avant l’aspect à la fois humain, écologique, et économiquement viable des activités. Humain, car toute la chaîne, de la plantation des matières premières à l’empaquetage des produits, fait intervenir des malgaches, majoritairement de la classe paysanne, composée à « 80% de femmes ». « Nous travaillons avec des groupements de femmes pour les plantations et préparation de plantes » nous explique Rasolondraibe Lovahasina Tahiry. Les femmes paysannes étant une des catégories de populations classées parmi les plus vulnérables dans la Grande île. Economique de par la création d’une chaîne d’activités génératrices de revenus pour chaque partie prenante. Et écologique du fait de l’esprit même du projet qui est d’inciter les personnes à sortir progressivement de l’usage du plastique en leur proposant une alternative réutilisable, biodégradable, recyclable et compostable, tout en étant 100% naturelle.