« Les pays ont besoin de conseils et nous sommes prêts à partager notre expérience avec Madagascar en ce qui concerne la mobilisation des fonds au niveau national. » Tels ont été les propos de Mthuli Ncube, ministre des Finances du Zimbabwe, lors d’une conférence de presse le 12 février dernier.
Filière
« Pour la première fois en 50 ans, le Zimbabwe est autosuffisant en blé et a même accédé au statut d’exportateur » a souligné le ministre Zimbabwéen des finances,Mthuli Ncube, lors de la conférence de presse préparatoire de la CoM2024 ou Conférence des ministres des finances, de la planification et du développement économique de la Commission Economique pour l’Afrique des Nations-Unies (CEA). Une conférence des ministres qui se tiendra du 28 février au 5 mars 2024 prochain au Zimbabwe sous le thème « Financer la transition vers des économies vertes inclusives en Afrique : impératifs, opportunités et options politiques ».
La filière blé a été prise comme exemple par le ministre en ce qui concerne la réussite zimbabwéenne en termes de mobilisation des ressources nationales, de même que le lithium. Sachant que, selon lui, il est primordial pour les pays du continent « d’obtenir un maximum de revenus des ressources naturelles » dont ils disposent. En effet, la CoM2024 envisage de traiter en profondeur les questions relatives aux réformes de l’architecture financière internationale, de la problématique de la dette, de l’économie verte et toutes les questions qui s’y rapportent, de la mobilisation des divers fonds climatiques mais également des ressources internes, de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) etc.
Profiter des ressources nationales
Claver Gatete, Secrétaire général adjoint des Nations Unies et Secrétaire exécutif de la CEA a indiqué que l’objectif de cet événement est « de mieux comprendre les tenants et aboutissants des défis économiques » notamment en ce qui concerne les finances, les technologies et le climat. Il a notamment insisté sur la nécessité d’impliquer le secteur privé. « Aucun pays ne peut se développer sans le secteur privé… Pendant très longtemps, les gouvernements du continent Africain ont joué un rôle de premier plan en ce qui concerne les financements. Mais il faut que cela change et implique le secteur privé. Et c’est là que la CEA intervient » a-t-il noté. Ce que vient appuyer Mthuli Ncube.
« On a besoin de la prise de participation du secteur privé car si on arrive à les impliquer, leur contribution pourront dépasser de loin les financements publics » a-t-il expliqué avant de rajouter la nécessité d’impliquer également « les communautés locales ». Selon ses dires, augmenter la mobilisation des ressources nationales consiste à « donner avantages aux uns et aux autres et non juste exporter nos ressources nationales sans en faire profiter toutes les parties prenantes ». Il s’agit d’après lui, de réfléchir à une manière pour que tout le monde puisse profiter de ces ressources nationales. Et les pays « ont besoin de conseils et d’un cadre règlementaire pour cela » a-t-il insisté.
Problématique de la dette
Les résolutions de cette conférence sont ainsi très attendues dans la mesure où elle devrait tracer les grandes lignes qui pourraient permettre aux pays Africains de sortir de la problématique de la dette et se concentrer sur les financements de leur développement. Chaque pays devrait, selon le Secrétaire exécutif de la CEA, Claver Gatete, être représenté par son ministre des finances appuyé par celui ou celle en charge du département environnement. Les agendas de la ministre malgache de l’Economie et des Finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, ainsi que de Max Fontaine, ministre de l’Environnement et du Développement durable, quant à ce grand événement, sont également attendus.