Makira : un haut lieu de la biodiversité malgache

C’est l’un des derniers « ponts » de biodiversité à Madagascar. Le parc naturel de Makira n’est ni aussi connu, ni aussi réputé que le parc national d'Andasibe-Mantadia ou celui de Ranomafana, mais c’est l’une des zones de biodiversité les plus importantes pour la Grande île. Nous vous emmenons à la découverte de ce trésor.

Andrew Kirkby © WCS Madagascar

Makira se situe dans une zone carrefour entre les régions d’Analanjirofo, Sava et Sofia et touche 5 districts.

Carte : FAPBM

Connectivité

Le parc naturel de Makira couvre 372 000 hectares de forêt tropicale primaire. De par sa position géographique, Il assure une connectivité précieuse des forêts humides de l’Est aux forêts subhumides du Nord de Madagascar. Makira figure parmi les plus grandes aires protégées de Madagascar. Il est très riche en diversité spécifique de la faune et de la flore. Il affiche l’un des taux d’endémisme les plus élevés dans la Grande île.

« Le parc national de Makira, avec le parc Masoala, abrite la moitié de la biodiversité de Madagascar. 90% des espèces existantes à Makira et à Masoala sont endémiques », nous partage Lovy Rasolofomanana, Directeur Pays de la Wildlife Conservation Society (WCS) à Madagascar. La WCS est le gestionnaire de cette zone qui abrite le plus vaste bloc de forêts denses humides de moyenne et basse altitude encore intactes à Madagascar.

Endémique

Le parc est un ensemble de forêts denses humides sempervirentes de basse altitude, forêt dense humide sempervirente de moyenne altitude, cratère, dense réseau de rivières et de cascades. Il abrite 17 espèces de lémuriens endémiques, mais aussi 90 000 habitants répartis dans 120 villages. 2 lémuriens dont la répartition géographique est restreinte à cette partie de l’île peuvent-y être admirés : le propithecus candidus et le varecia rubra.

Malgré les pressions et les menaces, Makira est demeuré un sanctuaire de la biodiversité. La participation très forte de la communauté n’est pas étrangère à cette réussite qui a permis la signature d’un premier contrat de vente de carbone de 1,5 million de dollars entre la Wildlife Conservation Society (WCS) et le ministère de l’Environnement et du Développement durable (MEDD). Les quatre accords portant sur les crédits carbone accumulés au niveau du Parc naturel Makira.

Accords

« La WCS travaille avec 82 communautés de base qui gèrent les ceintures vertes, les forêts autour du noyau naturel de Makira. Elles contribuent aux contrôles et aux surveillances de Makira. Entre-temps, WCS mène des activités en faveur de ces communautés et nous développons des activités de chaînes de valeurs autour de ces communautés », partage le Directeur Pays de la WCS. Entre 2005 et 2013, Makira a pu générer 1,8 million d’unités carbones. « Elles sont en train d’être vendues », souligne Lovy Rasolofomanana. Une partie importante de ces bénéfices reviendra aux communautés pour qu’elles demeurent ces gardiennes de cet écosystème unique et riche.  

En marge de la COP 16, à Baku, Rio Tinto avait annoncé investir 16 millions de dollars dans le projet Redd+ du parc naturel de Makira. « Cet investissement dans le projet REDD+ de Makira est une reconnaissance internationale des efforts de Madagascar pour protéger ses écosystèmes uniques. Ce partenariat renforce notre capacité à lutter contre la déforestation tout en améliorant les conditions de vie de nos communautés rurales », avait souligné Max Andonirina Fontaine, ministre de l’Environnement et du Développement durable.

Découvrez en vidéo le Parc National Makira : un équilibre entre conservation et développement

Raoto Andriamanambe

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