Selon les données officielles émanant de l’UNICEF, Madagascar fait partie des 10 pays les plus touchés par la malnutrition. Les enfants sont les premiers concernés. Et le changement climatique n’y est pas étranger. La Grande île serait le troisième au monde à être affecté par ses effets.
Difficultés
La corrélation entre les deux sujets est naturellement évidente étant donné la difficulté que connaît le pays, particulièrement la partie Sud de la Grande île. La sécheresse occasionne également les complications liées à l’agriculture et des difficultés en termes d’approvisionnement en eau dans ces villages. Malgré les aides et les contributions fournies par les organismes et les associations internationaux, le changement climatique affecte encore plus les enfants puisque la nourriture se fait de plus en plus rare. L’UNICEF Madagascar, impliquée dans des projets humanitaires dans le pays depuis plusieurs années, constate un réel accroissement du nombre d’enfants sous-alimentés. La dernière publication de cet organisme onusien abonde dans ce sens.
Un indice a été développé par l’UNICEF : l’indice des risques climatiques pour les enfants (IRCE). Dans son premier rapport, l’UNICEF s’est appuyé sur « le corpus croissant des nouvelles données probantes sur le climat ainsi que sur les données concernant la vulnérabilité des enfants. (Le document) fournit le premier aperçu complet des risques climatiques pesant sur les enfants ».
Haut risque
L’IRCE repose sur deux piliers centraux : l’exposition aux aléas, chocs et stress climatiques et environnementaux ainsi que la vulnérabilité des enfants. Il rassemble dans ces deux catégories 57 variables afin de mesurer les risques existant dans l’ensemble des pays et régions. « Environ un milliard d’enfants (soit près de la moitié des enfants de la planète) vivent dans des pays classés à très haut risque en raison des effets des changements climatiques. La survie même de ces enfants, déjà très vulnérables en raison d’un manque de services essentiels, et de surcroît exposés à de multiples chocs, est désormais menacée », développe Henrietta Fore, Directrice générale de l’UNICEF en préambule du document.
La situation climatique actuelle et la crise climatique y afférente engendrent une crise des droits de l’enfant. Elle entraîne une crise de l’eau, une crise sanitaire, une crise de l’éducation, une crise de la protection ainsi qu’une crise de la participation. « Elle menace la survie même des enfants. Autant de conséquences par lesquelles la crise climatique porte atteinte aux droits des enfants, tels qu’ils ont été définis dans la Convention relative aux droits de l’enfant des Nations Unies », souligne l’IRCE. Le document s’est appuyé sur des données géographiques à haute résolution pour évaluer le nombre d’enfants actuellement exposés à divers types d’aléas, chocs et stress climatiques et environnementaux. Selon l’IRCE, environ 1 milliard d’enfants à travers le monde (soit près de la moitié des enfants dans le monde) vivent dans des pays à très haut risque.
Haut risque
Madagascar figure parmi le top 10 parmi les 163 pays classés où les enfants sont les plus exposés aux risques climatiques. Il est ex-aequo avec l’Angola, le Cameroun et le Mozambique. Les facteurs environnementaux et sociaux sont notés 7,8, la vulnérabilité des enfants et les indices de risques climatiques pour les enfants 7,9. La République centrafricaine qui occupe la tête du classement a des indices respectivement de 6,7, 9,8 et 8,7. En résumé, les chocs et les stress climatiques et environnementaux sont prédominants à un niveau élevé à Madagascar. La vulnérabilité des enfants est prédominante de manière très élevée.
Il serait ainsi urgent d’adapter les services sociaux pour les enfants aux réalités climatiques changeantes. Grâce au programme éducatif, ils pourraient même prendre le relai une fois qu’ils seront suffisamment autonomes pour avancer eux-mêmes dans la protection de la protection de l’environnement, d’autant qu’ils se sentiront plus impliqués, grâce à leur sentiment d’appartenance à l’environnement auquel ils appartiennent. Un challenge assez complexe, mais pas impossible. Même si le présent et le futur risquent d’être assez complexes pour les enfants malgaches, du fait des crises climatiques.