Les 4 chantiers du nouveau ministre de l’Environnement et du Développement durable

Max Andonirina Fontaine vient d’hériter du portefeuille de l'Environnement et du Développement durable, au sein du gouvernement Christian Ntsay, le premier pour cette deuxième mandature de Andry Rajoelina. A 28 ans, le fondateur de Bôndy fait face à l'un de ses plus gros challenges.

Comme ses autres collègues, il a fait le serment de donner le meilleur de lui-même afin d’atteindre les objectifs fixés par le chef de l’Etat puis par la Politique générale de l’Etat (PGE). Max Andonirina Fontaine doit faire face à plusieurs défis que Madagascar doit également relever dans la protection de l’environnement et dans l’écologie en général. Bleen détaille 4 défis auxquels le nouveau ministre doit s’attaquer dans les prochains mois.

Juguler la déforestation : Madagascar fait face à une déforestation inquiétante. La Grande île a perdu 44 % de ses forêts naturelles depuis les années 50 et le rythme de la déforestation s’accélère. Selon la WWF«entre 2004 et 2017, Madagascar a perdu 700 000 hectares de forêts, dans des zones plus ou moins éparses, qui se trouvent principalement dans l’est et l’ouest du pays. Entre 2002 et 2019, 1,3 millions d’hectares ont été brûlés, et la tendance annuelle est à la hausse. » La majorité de la population malgache utilise encore du charbon de bois et le charbon pour la cuisine, ce qui constitue l’un des moteurs de la déforestation. La culture sur brûlis est une pratique de nombreux paysans qui grignotent sur les derniers vestiges des forêts naturelles. Et ces fléaux favorisent le réchauffement climatique et la destruction environnementale. Les activités de reforestation organisées par des associations ne rattrapent pas les coupes et les incendies provoqués. Le ministre aura donc fort à faire pour y faire face.

Affronter les « mafias » de l’environnement : Des groupes de personnes, des entreprises, des entités… des politiciens, etc. qui font du trafic illégal des espèces ou de l’exploitation irraisonnée des ressources naturelles continuent à sévir dans la Grande île. Leur influence et leur pouvoir de destruction sont immenses et certains sont intouchables. Des réseaux tentaculaires gangrenant jusque dans la sphère judiciaire opèrent en toute quiétude. Des activistes environnementaux ont même perdu leur vie, comme Henri Rakotoarisoa. Le nouveau ministre osera-t-il les affronter frontalement ?

« Reverdir Madagascar » : Max Andonirina Fontaine a fondé Bôndy, une entreprise sociale dans le secteur de la reforestation à Madagascar. Il a une grande expérience sur le reboisement et la reforestation, dans les règles de l’art, c’est-à-dire avec une préparation en amont de l’écosystème, des espèces adaptées, un vrai suivi du reboisement… Mais le modèle qu’il a créé se base sur un vrai financement, souvent issu du secteur privé. Le « génie de la reforestation » peut-il réitérer l’expérience avec le secteur public ? Le défi est de taille d’autant plus que ces dernières années, l’administration publique a fait des choix parfois aberrants dans son approche du reboisement. Il est donc très attendu sur ce dossier qui a fait son succès. « Reverdir Madagascar » est l’un des slogans phares de Andry Rajoelina, Max Andonirina Fontaine aura donc la tâche de le concrétiser.

Faire face à la lourdeur administrative et aux questions d’ego : Qui dit administration publique, dit agents de l’Etat. Comment une personne issue du secteur privé, avec toute la célérité que cela implique, peut-elle fondre dans cet environnement ? Il faut également qu’il gère les ego entre forestiers et agronomes, entre agents de terrain et bureaucrates… Bref, il aura du pain sur la planche.

Mirindra Randrianarisoa

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