Après une restitution régionale à Sambava, une restitution nationale s’est déroulée le 21 février, à Andrainarivo. Ils sont 25 jeunes malgaches à avoir pris part à la COP 28, du 30 novembre au 13 décembre 2023, à Dubaï.
« Le défi de la jeunesse est simple : déverrouiller son propre potentiel pour conduire Madagascar vers la résilience de sa population et de sa biodiversité face au changement climatique », a expliqué Anja Radoharinirina, présidente de l’Alliance « Aika » lors de la restitution nationale de la COP 28. « Il est important pour les jeunes d’aller dans ce genre de conférence. C’est à la COP qu’on définit le cadre réglementaire et les priorités des grands fonds qui financent l’adaptation », soutient Max Fontaine Andonirina, ministre de l’Environnement et du Développement Durable.
Résolutions
Des résolutions majeures de la COP 28 peuvent parfaitement être mises en œuvre à Madagascar. L’amélioration de l’accès au financement des acteurs climatiques a été largement discutée à Dubaï, qu’il s’agisse des fonds sur les pertes et dommages (« loss and damage »), des fonds pour l’agriculture… « Des financements sont accessibles. Mais pour pouvoir en bénéficier, les associations des jeunes à Madagascar doivent être bien structurées, afin qu’elles puissent soumettre auprès des décideurs et des bailleurs, des actions impactantes, répondant aux besoins des communautés », recommande la présidente de l’Alliance Aika. Les résolutions internationales qui conviennent à Madagascar doivent être traduites en actions concrètes. Les ateliers de restitution permettent non seulement de renforcer l’engagement des jeunes et de la société civile, mais aussi de favoriser la synergie et la coordination des actions pour plus d’impact et de durabilité.
Vigilance
Toutefois, d’autres résolutions nécessitent une vigilance pour Madagascar. Outre les solutions climatiques et les énergies renouvelables, le bilan mondial (global stocktake) qui est ressorti de la COP 28 fait aussi part d’autres alternatives comme l’énergie nucléaire, le pompage à hydrogène…. Anja Radoharinirina estime que ces alternatives peuvent constituer des solutions dans l’immédiat. Toutefois, au fil des années, elles auront des impacts considérables sur l’homme et la nature. « La jeunesse aura ainsi pour mission de tirer la sonnette d’alarme et faire en sorte que Madagascar ne fasse pas partie de ceux qui implémentent ces fausses solutions », souligne-t-elle.
Accompagnement
L’UNICEF accompagne l’Alliance Aika afin qu’elle puisse porter dignement la voix de la jeunesse malagasy lors d’événements internationaux comme la COY et la COP. « Pendant la COP28, l’UNICEF a pu appuyer la participation d’une dizaine de “mentees”, des jeunes qui ont envie d’apprendre et qui ont pris part aux négociations afin de sensibiliser la communauté internationale sur la situation alarmante du pays et des impacts du changement climatique sur les jeunes et leur milieu », se réjouit Gilles Chevalier, représentant adjoint de l’UNICEF à Madagascar. Il est convaincu que les jeunes ont un rôle à jouer pour apporter des réponses durables au changement climatique.
La COP… n’est pas une finalité
Pour la jeunesse malgache, la COP 28 et la COY18 ne représentent pas une finalité, mais une étape. Des activités autour des axes stratégiques de l’Alliance Aika sont prévues comme le renforcement de capacité, le financement et synergie, la communication et plaidoyer et ainsi que les données et recherches. Des restitutions régionales se tiendront prochainement à Manakara, Morondava et Toliara. Ces ateliers permettent également de discuter des défis et des opportunités liés à la lutte contre le changement climatique et de formuler des recommandations concrètes pour renforcer l’engagement de la jeunesse à travers l’élaboration d’un plan d’action national.
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