Des drones et des nouveaux navires pour protéger les côtes malgaches

La douane malgache est constamment sous tension à cause des divers trafics et des ressources naturelles qui s'évaporent à partir des frontières nationales. Le directeur général des douanes est monté au créneau pour défendre l'institution.

 Ernest Zafivanona Lainkana, le directeur général des douanes a parlé d’une « responsabilité partagée », lors d’une émission avec les médias 2424/mg, TV Plus Madagascar et la TVM, le dimanche 15 juin. Durant un peu moins d’une heure, il a abordé les diverses questions d’actualité et l’épineux sujet du trafic de ressources naturelles et des animaux saisis en Thaïlande

Zone de surveillance

Pour le numéro un des douanes, la gestion des côtes malgaches est le vrai sujet de préoccupation et la source d’une partie des problématiques. « Même si nous positionnons un agent à intervalle d’un kilomètre le long de nos côtes, ce ne sera jamais suffisant. La zone de surveillance est trop importante », a-t-il soutenu. Il a également mis devant leurs responsabilités les autres parties prenantes : environnement, mines, forces de sécurités… «  Il ne faut pas qu’il y ait des clivages : tel ou tel département prendra telle ou telle responsabilité.  Même s’il ne s’agit pas de se renvoyer la balleTout le monde doit se donner la main. Même les citoyens doivent dénoncer s’ils découvrent des cas de trafic », s’est-il défendu.

La Grande île fait face à d’importants défis notamment liés à la surveillance de ses frontières maritimes, trop poreuses. La faute à une marine vaillante mais limitée. La mer constitue une échappatoire de premier ordre pour les trafiquants. D’ailleurs, durant cette émission, Ernest Zafivanona Lainkana a soutenu la thèse qu’il a déjà avancée lors d’une conférence de presse organisée conjointement par le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD) et l’administration douanière, le 4 mai 2024. « Je rappelle le mode opératoire : les trafiquants ont utilisé un petit bateau avant de transborder les animaux sur un navire un peu plus grand au large de nos eaux internationales. Ce mode opératoire fragilise énormément notre système de surveillance. Nous n’avons pas suffisamment de garde-côtes, ni de matériel », a-t-il détaillé.

Bateaux et drones

Lors de cet entretien télévisé, le directeur général des douanes a tracé quelques lignes stratégiques à court-terme, comme la mise en place de zones de surveillance à Maintirano et à Morombe qui seraient, selon lui, particulièrement « exposées aux trafics », en plus du poste de surveillance à Morondava.

La Zone économique exclusive (ZEE) de Madagascar s’étend sur près de 1 140 000 km².  Sa protection est un véritable casse-tête pour les autorités malgaches. Ernest Zafivanona Lainkana a fait savoir que la douane malgache sera dotée de 4 bateaux de patrouilles qui seront postés dans le Nord, dans le Sud, dans l’Est et dans l’Ouest ainsi que de drones capables de longues sorties en mer. « Les images seront transmises directes au centre de monitoring mutualisé avec la marine nationale », a-t-il dévoilé. Cette dotation sera effectuée par la JICA, l’Agence japonaise de coopération internationale qui soutient également le projet d’extension du port de Toamasina.

Raoto Andriamanambe

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