« Cette année, les investissements dans les énergies propres devraient être deux fois plus importants que ceux consacrés aux combustibles fossiles » annonce l’Agence Internationale de l’Energie (AIE). Avec la mise en place récente de la Madagascar Renewable Energy Association (MAREA) et l’entrée en phase 3 du projet d’électrification rurale par les énergies renouvelables, Madagascar semble ne pas déroger à cette prévision.
« Fossil-fuel phaseout » en marche
2 000 milliards de dollars. Tel est le montant des dépenses mondiales dans les technologies et les infrastructures d’énergie propre attendu pour cette année 2024. Et ce, en dépit de la hausse des coûts de financement qui entrave les nouveaux projets, notamment dans les économies émergentes et en développement.
La dernière édition du rapport annuel de l’AIE sur les investissements énergétiques dans le monde stipule en effet que « malgré les pressions financières, les investissements mondiaux dans les énergies propres devraient atteindre près du double du montant consacré aux combustibles fossiles en 2024, grâce à l’amélioration des chaînes d’approvisionnement et à la baisse des coûts des technologies propres ». Ce rapport avance ainsi un montant total des investissements dans le domaine de l’énergie qui devrait dépasser pour la première fois les 3 000 milliards de dollars en 2024.
Les 2 000 milliards de dollars iraient alors aux technologies propres. Et le reste, soit un peu plus de 1 000 milliards de dollars, sera consacré aux énergies fossiles, à savoir le charbon, le gaz et le pétrole. Il s’agit, toujours d’après l’AIE, d’une tendance que le monde a appris à connaître en 2023. Année durant laquelle, « pour la première fois », les investissements combinés dans les énergies renouvelables et les réseaux ont dépassé le montant consacré aux combustibles fossiles.
Une avancée significative
Dans le même élan, le Gouvernement malgache tient, depuis le 18 juin et pour deux jours, un atelier technique sur l’élaboration de décrets spécifiques pour l’application du Code de l’Electricité (CODELEC), avec des experts malgaches et internationaux. Trois décrets spécifiques sont alors en cours d’étude, à savoir celui portant sur les Energies Renouvelables (EnR), un autre visant l’Efficacité Energétique (EE) et le dernier relatif à la Fourniture d’Electricité (FE).
Ce qui constitue une étape cruciale pour encourager les investissements et améliorer l’accès à l’électricité. Parallèlement, la Grande île a signé, le 18 juin, un accord de don de 18 millions d’euros avec l’Allemagne. Ce, dans le but d’électrifier 170 villages dans le Nord-est de l’île. Cet accord qui rentre dans le cadre de la troisième phase du projet d’électrification rurale par les énergies renouvelables (ERER III), sera potentiellement centré sur la baie d’Antongil. Il couvrira une superficie de 2 100 km2 et prévoit de créer plus de 50 000 connexions de réseaux et de mini-réseaux solaires et hydroélectriques.
Coopération
Prévu bénéficier à plus de 66 360 ménages, ce projet entend, selon le ministère malgache de l’Energie et des Hydrocarbures (MEH), permettre d’éviter une émission annuelle de 8 000 tonnes de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Sans oublier le fait qu’il s’agit, pour ce ministère, d’un grand pas vers son objectif de mettre en place, à travers le pays, 78 centrales solaires avec une capacité totale de 50 MW pour cette année 2024.
Avec la création de la MAREA qui réunit les acteurs des énergies renouvelables et hybrides, et des projets promouvant les énergies propres tels que ERER, Madagascar semble suivre tant bien que mal le mouvement mondial. A noter d’ailleurs qu’avec ces 18 millions d’euros dédiés à ERER III, la coopération allemande dans le secteur des énergies renouvelables dans le pays a atteint les 60 millions d’euros.