La sixième session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’Environnement (UNEA-6) ouvre ce jour, et se tiendra jusqu’au 1er mars au Kenya. Les activistes du climat exigent de cet organe décisionnel le plus élevé au monde en matière d’environnement une action décisive et concrète contre les crises actuelles du climat et des plastiques alimentées par les combustibles fossiles.
Triple crise planétaire
L’UNEA-6 se concentrera selon l’organisation, « sur la manière dont le multilatéralisme peut contribuer à résoudre la triple crise planétaire du changement climatique, de la perte de la nature et de la biodiversité, et de la pollution et des déchets ». C’est notamment sur ce dernier point que les organisations Powershift Africa, Greenpeace Africa et l’Initiative pour un traité de non-prolifération des combustibles fossiles, ont insisté aujourd’hui à l’occasion de l’ouverture de la session.
« Notre planète se noie dans le plastique, une crise intimement liée à l’industrie des combustibles fossiles. Les États membres permettent aux intérêts des combustibles fossiles de diriger les négociations du traité et d’en réduire l’ambition », a alors dénoncé Hellen Kahaso Dena, responsable du projet panafricain sur les plastiques à Greenpeace Africa.
Urgence
Le processus d’extraction et de traitement des produits pétrochimiques dans la production plastique est extrêmement énergivore. Ce qui contribue énormément aux émissions de gaz à effet de serre. De plus, la demande mondiale de plastique ne cesse de croître faisant par la même occasion augmenter les besoins en combustibles fossiles. Comme le soulignent les organisations susmentionnées, « plus de 99 % des plastiques sont fabriqués à partir de produits chimiques issus de combustibles fossiles, substances responsables de 86 % des émissions de CO2 au cours de la dernière décennie ». Une situation alarmante et qui accélère l’urgence climatique.
« Mettre fin à l’addiction des entreprises au plastique est un élément important pour s’éloigner des combustibles fossiles, lutter contre le changement climatique, la pollution et protéger les communautés« , a ainsi déclaré Hellen Kahaso Dena.
Dévastateur
Au niveau du continent Africain, les interpellations pour l’élimination de la production de combustibles fossiles ne cessent de s’intensifier. Amos Wemanya, conseiller principal pour les énergies renouvelables et les transitions justes à Powershift Africa, a souligné l’impact dévastateur des combustibles fossiles sur le climat en plaidant pour une transition vers des énergies propres et durables.
« Les combustibles fossiles ne parviennent pas à alimenter le continent africain. Malgré des décennies d’extraction de charbon, de pétrole et de gaz, 600 millions d’Africains sont privés d’électricité. L’ère des combustibles fossiles doit cesser maintenant si nous voulons éviter un changement climatique catastrophique. Nous exhortons les États membres de l’UNEA-6 à s’engager en faveur d’une transition rapide et juste vers les énergies renouvelables », a-t-il lancé.
Pour ces activistes du climat, il est plus que temps d’adopter et de mettre en œuvre un traité mondial sur les plastiques qui devrait être « complet et contraignant » en couvrant « l’ensemble du cycle de vie des plastiques, de la production à l’élimination ». De même, les Etats membres devraient également approuver et mettre en œuvre un « traité international sur les combustibles fossiles » lequel se doit d’en éliminer progressivement et équitablement la production tout en soutenant une transition juste vers des sources d’énergie durables et renouvelables.