La 29ème Conférence des Parties (COP29) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) se tiendra du 11 au 22 novembre prochain à Bakou, Azerbaïdjan. Etant des plus vulnérables, les pays en développement, notamment ceux du continent africain, mettent en avant plusieurs revendications à négocier lors de cet événement.
1 300 milliards
Les précédentes COP, notamment celle de Copenhague en 2009, a défini un objectif de financement climatique de 100 milliards de dollars annuel. Un engagement des pays développés à l’endroit de ceux en développement, mais qui jusqu’ici enregistre un retard et plusieurs lacunes dans sa réalisation. Néanmoins, les pays africains s’apprêtent tant bien que mal aux négociations et à faire valoir leurs revendications.
Le Groupe africain de négociateurs (AGN) sur le changement climatique (AGN) a proposé, comme position africaine, « un objectif de financement climatique de 1 300 milliards de dollars par an sur une période de cinq ans, jusqu’en 2030 ». Cet objectif a été défini par la conférence ministérielle africaine sur l’environnement. Il est, selon l’AGN, nécessaire pour aligner les efforts avec les objectifs de 1,5°C, soutenant ainsi les Contributions Déterminées au niveau National (CDN) et les Plans Nationaux d’Adaptation (PNA). Il rentre également dans le cadre du « nouvel objectif collectif quantifié (NCQG) » de financement du climat qui devrait « remplacer le fameux objectif de 100 milliards de dollars qui a été convenu à Copenhague en 2009 ».
En effet, il a été évoqué lors d’un entretien de l’AGN avec les médias, le 18 octobre dernier, que l’Afrique va insister sur ces obligations des pays développés qui doivent continuer à financer les actions climatiques dans les pays en développement. Répondant au principe de la « Responsabilité commune mais différenciée et les capacités respectives » (CBDR-RC), lequel « reconnaît les différentes capacités et responsabilités des différents pays dans la lutte contre le changement climatique ». Inscrit dans le traité de la CCNUCC de 1992, ce principe a été ratifié par tous les pays participants. Lui conférant un caractère contraignant qui fait écho à l’article 4 de la CCNUCC, qui souligne la responsabilité historique des pays développés en matière de financement.
Mise en adéquation
La rencontre du 18 octobre était l’occasion pour les négociateurs africains de mettre le monde au parfum des positions africaines pour la COP29. Des orientations visant à garantir que le financement climatique soit suffisant, accessible et durable, tout en abordant les besoins spécifiques de l’Afrique. Outre la question des 1 300 milliards annuel, l’AGN a également abordé les points liés à la « qualité du financement », aux « pertes et préjudices » ainsi que la problématique de « l’adaptation ».
L’Afrique demande à ce que les financements soient majoritairement sous forme de « subventions » ou de « prêts hautement concessionnels », avec une prévisibilité et une accessibilité améliorées. Ce, afin de ne pas alourdir les dettes des pays en développement. Le continent revendique également « la pleine opérationnalisation du Fonds pour les pertes et préjudices ». Ce qui inclut un « accord avec la Banque mondiale » pour la mobilisation à long terme des ressources. Sans oublier la partie « adaptation ».
Question du financement du climat
Un autre point important des instances africaines pour la COP29 est « la nécessité de doubler le financement de l’adaptation par les pays développés ». Des dialogues ministériels sur le sujet seraient déjà prévus. De même qu’en termes de mobilisation, le groupe africain propose « un accord de partage du fardeau entre les pays développés ». Cet accord étant conçu, toujours d’après l’AGN, « pour assurer la réalisation de l’objectif conformément aux dispositions actuelles de la Convention et de son Accord de Paris ».
La question du financement du climat constitue en effet une préoccupation de tous les pays. Et Madagascar semble s’aligner au Continent sur ce point. Une première table ronde sur les financements climatiques pour la Grande île a d’ailleurs été organisée le 14 octobre, sous l’impulsion de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI). Le Conseil des ministres du 23 octobre a fait mention des principaux objectifs de la Grande île à la COP29 dont notamment celui de « protéger les intérêts des Malgaches dans les négociations et de rechercher une coopération dans le financement des projets ayant un impact significatif sur l’environnement ».