COP 28 : Madagascar en quête de financements

Madagascar qui ne contribue qu'à une très infime proportion au changement climatique, en subit pourtant fortement les effets. La COP28 qui se tient actuellement à Dubaï, aux Emirats arabes unis, est alors une occasion pour la Grande île de se faire entendre et de réclamer compensations.

Financer l’atténuation et l’adaptation, la reconstruction, la transition énergétique, ou encore les projets d’adduction d’eau… La 28ème édition de la Conférences des Parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP28) semble être le rendez-vous des appels à financements pour Madagascar.

« Nous sommes ici pour faire entendre notre voix et pour partager l’absolue nécessité de trouver les financements spécifiques au changement climatique afin de ne plus être obligé de faire un choix budgétaire entre ces financements climatiques et les financements pour le développement socio-économique du pays ». Tels étaient les propos de la ministre malgache de l’Economie et des Finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, à l’occasion de la journée des finances du 5 décembre, en marge de la COP 28 à Dubaï. « Le temps des promesses est dépassé. Nous avons besoin d’actions, nous avons besoin de financements » a-t-elle martelé. Madagascar serait actuellement « le troisième pays le plus vulnérable au changement climatique ». Ce, alors qu’il fait partie « des pays qui contribuent le moins à ce fléau » avec des émissions de gaz à effet de serre qui représentent à peine « 0,1% des émissions mondiales ». La Grande île est en effet fortement exposée aux catastrophes naturelles telles que les cyclones, la sècheresse et les inondations, et se retrouve chaque année à devoir se reconstruire. « … Les catastrophes naturelles engendrent des coûts conséquents…Pour le cas de Madagascar, le coût budgétaire moyen est évalué à environ 1% du PIB en 2022 soit plus de 100 millions de dollars en une année d’après les chiffres du FMI » a interpellé la ministre. D’où cet appel à fonds lancé par l’Etat malgache à travers son grand argentier.

Investir dans la résilience.

Outre la ministre de l’Economie et des Finances, d’autres membres du gouvernement malgache présents à Dubaï, Emirats arabes unis, ont également lancé des appels à investissements dans divers domaines. Tel est par exemple le cas du ministre de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène, Fidiniavo Ravokatra, qui, à l’occasion du Wash Day, a présenté le projet Efaho qui devrait aider la Grande île à lutter contre le Kere et la sècheresse dans les régions Androy et Anosy. Ce projet consiste en effet en la construction d’un pipeline de 97 km qui, selon la Présidence de la République de Madagascar, « traversera soixante villages dans les trois districts de Taolagnaro, Amboasary Atsimo et Ambovombe, et irriguera les plaines de Sampona, Maroalopoty et Maroalomainty ».  Le projet Efaho devrait permettre à « 500 000 habitants » de ces régions du grand-sud de bénéficier d’eau potable, d’irriguer près de « 80 000 ha de terres agricoles » et de mettre en place « 120 points d’eau » destinés au bétail.  Ce projet qui vise à renforcer la résilience des populations vivant dans cette zone, était prévu être financé par les fonds propres de l’Etat malgache. Toutefois, cela n’a pas empêché le ministre responsable de lancer un appel à investissements dans le but, selon eux, « d’accélérer sa réalisation ».

La question du financement climatique est en effet au centre des discussions de cette COP28. « Nous pouvons enfin réunir sous un même toit l’atténuation, l’adaptation et les moyens de mise en œuvre, y compris le financement »a d’ailleurs souligné le président de la COP28, Sultan Al Jaber, lors du lancement de l’événement. Et comme pour répondre à l’attente des pays tels que Madagascar, il a insisté à l’occasion sur le fait que « le facteur clé de l’agenda climatique est le financement » et qu’en conséquence, sa présidence s’engage « à débloquer des fonds pour que le Sud n’ait pas à choisir entre le développement et l’action climatique ». Nous en saurons probablement plus à l’issue de cette 28ème édition de la COP sur les changements climatiques, au 12 décembre prochain.

Karina Zarazafy

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