18 869 722 USD par an« avec prédominance des bénéfices provenant des produits de la pêche et de séquestration de carbone ». Telle serait la valeur économique totale du Corridor marin des 7 Baies, selon l’étude sur les valeurs socioéconomiques des Aires Marines Protégées (AMP) et des Aires Marines à Gestion Locale (AMGL) à Madagascar.
Selon la Fondation pour les Aires Protégées et la Biodiversité de Madagascar (FAPBM), le Corridor marin des 7 Baies, anciennement connu sous le nom d’Ambodivahibe, « ravitaille une grande partie des produits halieutiques (poissons, crevettes, crabes, poulpes) du marché de la ville d’Antsiranana ». Cela justifierait donc le fait que l’étude menée conjointement par le ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD), le projet d’extension et de consolidation du Réseau des AMP de Madagascar (GEF 6) et le Fonds Mondial pour la Nature (WWF), ait conclu que la valeur socioéconomique de cette aire marine protégée est prédominée par les bénéfices provenant des produits de la pêche.
Service écosystémique
Des activités qui intègrent théoriquement ce qu’on appelle valeur économique d’usage direct laquelle est évaluée, dans cette étude, à 15 800 005 USD annuelle. Représentant 83,73% de sa valeur économique totale. Cette dernière est en effet la combinaison des valeurs d’usage et des valeurs dites de non usage. D’après les experts qui ont réalisé l’étude, « les services écosystémiques générant ces valeurs sont très nombreux ».
Aussi, leurs travaux ont-ils priorisé « les services d’approvisionnement liés à la production des ressources halieutiques, les services de régulation de protection des zones côtières et de séquestration de carbone, les services culturels incluant l’écotourisme, l’existence de la biodiversité et la transmissions aux générations futures ».
Corridor
Cette évaluation des bénéfices socioéconomiques fournis par les AMP à Madagascar aurait ainsi été effectuée dans le but de « supporter l’Etat malagasy dans la prise de décision concernant le développement durable basé sur la promotion de ces aires marines ». Ce, car « l’inexistence des informations sur les valeurs économiques des aires marines protégées suscitent plusieurs interrogations sur l’utilité réelle de leur conservation ».
Pour le cas du Corridor des 7 Baies, l’étude a évalué les pertes de revenus entrainées par sa mise en place à « 4 000 USD par année ». Ce qui est apparemment infime comparé à la valeur économique totale de cette AMP. Les experts ont également établi des scénarios basés sur des simulations qui tiennent compte de la présence ou non d’activités de conservation dans ces aires. Pour le cas du Corridor des 7 Baies, il a été déduit que l’Etat gagnerait énormément à conserver cette aire. Alors qu’un scénario « sans conservation » ferait baisser les valeurs totales de la zone de « 48,06% » avec une destruction progressive du Corridor.
Récifs corraliens
Le Corridor marin des 7 baies est selon la FAPBM, un « plateau continental étroit et escarpé se traduisant par des baies profondes et étroites avec des canyons menant à l’eau profonde, où l’on observe de fortes remontées d’eau ». Située dans la région Diana, cette Nouvelle Aire Protégée (NAP) d’une superficie de 39 794 ha « couvre le plateau continental littoral à la bordure du plateau, englobant de nombreux types de baies et d’îles ». Elle est notamment caractérisée par des habitats spécifiques à l’écorégion marine et côtière.
Entre autres, les récifs coralliens, les mangroves, les zones d’herbiers, la plage, les côtes rocheuses et les îlots. Ce qui constituent des « sites de nidification, des zones nourricières, des aires de développement et des dortoirs » pour les différentes espèces dont regorge la zone. Les résultats de cette évaluation menée par le MEDD et ces partenaires confortent ainsi la place prépondérante que tient cette AMP dans la dynamique socioéconomique de la région.
📸 © Conservation International