Kere, déboisement, feux de brousse, perte de biodiversité… Le storytelling de la Grande île durant les raouts environnementaux internationaux, comme les Conférences des Parties (COP), s’articulait grandement autour de catastrophes et d’un certain misérabilisme. Des thématiques honteuses pour Madagascar mais qui, parfois, faisaient mouche auprès des donateurs potentiels. Le temps est au changement, à en croire le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD).
Stratégie
« Nous ne pouvons plus capter les financements si l’on continue à avancer de tels argumentaires. Toutes les parties doivent faire entendre d’une seule et même voix que Madagascar est un pays solution », a avancé Max Fontaine Andonirina, le ministre de l’Environnement et du Développement Durable. Cette nouvelle approche se base sur la capacité de Madagascar à séquestrer les carbones et les richesses fauniques et floristiques qu’il offre.
La Grande île est en pleine préparation de pour affiner sa participation aux prochaines Conférences des Parties (COP) relatives aux Conventions de Rio qui comprennent la Convention sur la Diversité Biologique (CDB), la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) ainsi que la Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la désertification. Les prochaines COP se dérouleront à Bakou en Azerbaïdjan du 11 au 22 novembre prochain et à Belém, au Brésil, fin 2025.
Pour accorder les violons, un dialogue national orchestré par le MEDD s’est déroulé pendant deux jours, les 1er et 2 août 2024, afin d’élaborer la stratégie de Madagascar pour ces trois COP. Divers acteurs provenant des différentes régions y ont pris part.
Pavillon Madagascar
La Grande île veut adopter une nouvelle approche pour ces prochains sommets mondiaux consacrés aux enjeux environnementaux et climatiques. Dorénavant, elle mettra en avant une stratégie axée sur des approches pragmatiques et économiques. « Il faut améliorer les conditions de vie de la population malgache et préserver le capital naturel. Ainsi, tous les projets doivent converger vers le développement socio-économique et celui des populations rurales. Une initiative qui cadre avec la Politique Générale de l’Etat (PGE) visant à faire de la gestion durable et la conservation de nos ressources naturelles un levier de développement », souligne le ministre de l’Environnement et du Développement Durable.
Comme durant la dernière COP, Madagascar aura son pavillon, grâce au soutien du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Cet espace dédié devrait être davantage utilisé et valorisé. « Le “pavillon Madagascar” ne doit pas rester malgacho-malgache. Il faut organiser des évènements avec des participants venant d’autres pays mais dans cet espace », a exhorté Max Fontaine Andonirina.
