Concombres de mer sauvage : Péril dans les fonds marins malgaches

La surexploitation des concombres de mer réduit considérablement le nombre de population. Les pêcheurs Malgaches quittent le pays pour chercher ces produits ailleurs. Le ministère de la Pêche et de l'Economie Bleue a décidé de suspendre les permis d'exportation jusqu'à nouvel ordre.

Le Dr Mahatante Paubert Tsimanaorate, ministre de la Pêche et de l’Economie Bleue de Madagascar interpelle sur la surexploitation des concombres de mer sauvage. Des mesures restrictives des permis de collecte, de commercialisation et d’exportation des trépangs (concombre de mer sauvage) ont été prises pour la campagne 2024.

« Dans la nature, les concombres de mer se font rares, surtout, l’espèce holothurie des sables qui est très prisée sur le marché internationale ». Les propos sont du Dr Mahatante Tsimanaorate Paubert, ministre de la Pêche et de l’Economie Bleue de Madagascar et ils attirent l’attention sur les méfaits de la surexploitation des ressources. La situation aurait été observée suite à la confrontation des données relatives aux campagnes d’exportation de trépangs (le concombre de mer prêt à l’exportation) des dix dernières années. Pour l’année 2012 par exemple, les données recueillies auprès du ministère de tutelle avancent que le pays a exporté tonnes de trépangs, soit 3840 tonnes de concombres de mer. Ce qui a permis au pays de gagner environ 4 543 908 714 Ariary. Pour l’année 2023, Madagascar a exporté 196 tonnes de trépangs (ce qui a permis au pays de gagner environ 10 milliards d’Ariary). Une diminution considérable par comparaison aux chiffres de 2012 et qui indiquerait une situation de surexploitation de ces espèces dans le pays. La pêche et la collecte intensive de ces espèces réduisent de façon considérable leur population. Le littoral malgache commencerait à s’en vider si l’on s’en tient aux dires du Dr Mahatante Tsimanaorate Paubert. « Parce que les concombres de mer ne se retrouvent plus sur le littoral malgache, nos pêcheurs sont obligés d’aller les chercher ailleurs » note le ministre en faisant allusion à la centaine de pêcheurs malgaches arrêtés aux Seychelles, justement, pour pêche illégale, non déclarée et non réglementée.

Sine Die

La Pêche Illégale, Non déclarée et Non réglementée constitue un fléau majeur pour un pays comme Madagascar. Selon le ministre de la pêche et de l’Economie Bleue, la valeur marchande de ce type de pratique équivaudrait à entre 14 et 16 millions USD pour le pays. Ce chiffre atteint les 500 à 800 millions USD pour les pays membres de la SADC (Southern Africa for Development Commities). Si cela est de 1,2 milliards de dollars de valeur marchande en Afrique contre 24 milliards USD de valeur marchande au niveau mondial. Face à la situation qui prévaut pour les concombres de mer, le ministère de la Pêche et de l’Economie Bleue a décidé de « suspendre jusqu’à nouvel ordre la délivrance des nouvelles décisions d’autorisation de collecte, de permis et d’autorisation d’exportation des concombres de mer sauvages ». Aussi, le ministère de tutelle a rendu « invalide les permis de collecte et les autorisations d’exportation des trépangs déjà délivrés pour l’année 2024 pour les régions Boeny, Sofia, Sava et Diana ». La décision a été prise dans le but de « restaurer les stocks » nous confie le Ministre Mahatante Tsimanaorate Paubert. Il conviendrait de noter que Madagascar dispose d’environ trente-huit espèces de concombres de mer dont quatre font parties des annexes de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction).

Avec une flotte composée d’une quarantaine de navires pour assurer la sécurité de son littoral à son actif, et des difficultés d’ordres techniques, financiers et humains, la lutte contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée est de longue haleine.

José Belalahy

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