Les abeilles se retrouvent parmi les espèces menacées d’extinction. L’apiculture, en plus d’être une activité dite génératrice de revenus, s’avère ainsi être un geste de secours envers ces espèces dont dépendent grandement la survie des écosystèmes.
Etant passée de 2 à 21 ruches, Antonine Rasoazanaka, habitante de la commune rurale d’Antanamitarana à Antsiranana, ambitionne de vivre exclusivement de l’apiculture. « Cela fait maintenant trois ans que je fais cette activité. J’ai commencé avec 2 ruches, suis passée à 5, et maintenant j’en ai 21. J’envisage d’en avoir dans les 40 à 50 » nous a-t-elle confié. Et proportionnellement au nombre de ruches en sa possession, sa production semble s’améliorer au fil du temps.
En effet, d’après ses explications, pour l’heure, elle ne récolterait qu’une fois par an. Et ce, « en raison du manque de nourritures pour les abeilles ». Néanmoins, afin d’en atténuer les effets, l’apicultrice cultive dans sa propriété « pour pouvoir mieux les nourrir et augmenter la production qui, auparavant, n’était que de 16 litres l’année ». « Je m’occupe vraiment d’elles. Je ne les quitte presque jamais surtout quand elles pondent des œufs … Cela a par la suite augmenté à 50 litres. Et cette année, je ne sais pas encore puisque je n’en ai pas encore récolté. Mais normalement, une ruche devrait produire 10 litres » a-t-elle souligné.
Cette activité, Antonine Rasoazanaka l’a connu grâce à une initiative de l’ONG Service d’Appui à la Gestion de l’Environnement ou SAGE qui gère la Nouvelle Aire Protégée (NAP) Ambohitr’Antsingy Montagne des Français. Ainsi, selon ses dires, « J’ai d’abord été pépiniériste auprès de l’ONG SAGE. Ils nous ont ensuite proposé de suivre une formation en apiculture, dans le but de nous permettre d’avoir des sources de revenus supplémentaires tout en préservant l’environnement ».
« Volons au secours des abeilles, avec les jeunes »
Selon les Nations Unies, « les pollinisateurs ont un taux d’extinction qui est aujourd’hui de 100 à 1 000 fois plus élevé que la normale ». Ainsi « environ 35 % » des pollinisateurs invertébrés dont particulièrement les abeilles et les papillons, et « environ 17 % » des pollinisateurs vertébrés, tels que les chauves-souris, sont aujourd’hui menacés d’extinction. Ce, alors que la pollinisation constitue un processus fondamental pour la survie des écosystèmes.
Ces activités d’apiculture développées dans le cadre de la gestion de la NAP Ambohitr’Antsingy Montagne des Français à Antsiranana se joignent alors à l’urgence mondiale de voler au secours des abeilles et autres pollinisateurs. Notamment carde ces derniers « dépendent la reproduction de près de 90 % des plantes sauvages à fleurs du monde, ainsi que 75 % des cultures vivrières et 35 % des terres agricoles à l’échelle de la planète. ».
Ce jour du 20 mai est ainsi consacré par les Nations Unies à la célébration de la Journée mondiale des abeilles. Ce, dans le but d’ « attirer l’attention de tous sur le rôle clé que jouent les pollinisateurs, sur les menaces auxquelles ils sont confrontés et sur leur importante contribution au développement durable ». Les abeilles sont en effet extrêmement menacées. C’est pourquoi, cette année, les Nations Unies ont choisi « Volons au secours des abeilles, avec les jeunes » comme thème.Et comme l’a souligné Daniela Rakotomamonjy, Ingénieur en Environnement, à l’heure actuelle, « La protection des abeilles est un devoir et non un choix pour chaque Malgache ».