Sédimentation autour d’Ankarafantsika : 500 millions d’Ar de perte annuelle pour la plaine de Marovoay

Le deuxième grenier à riz de Madagascar et toutes les activités socio-économiques qui gravitent autour sont en danger.

Les pressions anthropiques subies par l’aire protégée terrestre d’Ankarafantsika impactent de façon considérable sur la production de riz du pays, plus particulièrement dans la plaine de Marovoay.

Une récente étude menée par LlandDev en 2020 révèle que cette deuxième plus grande plaine de Madagascar, qui couvre près de 38 000 ha de surface cultivable, perdrait annuellement en moyenne 2 % de sa surface cultivable. Et ce, à cause d’un début de sédimentation observé autour du Parc National d’Ankarafantsika née des feux de brousses qui ravagent les forêts aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du parc. Les exploitations de carrière sur les diverses collines délestées des arbres qui assuraient leur protection font également partie des causes de ce phénomène de sédimentation. Au niveau de la production, la perte équivaudrait à 500 millions d’Ar ou 133 925 USD par an, sans compter les pertes en richesses naturelles.

Services écosystémiques

Il conviendrait de noter que le Parc National d’Ankarafantsika fait partie des quinze aires protégées gérées par Madagascar National Parks qui contribuent à hauteur de 23 millions USD par an à l’économie nationale. La Fondation pour les Aires Protégées et le Biodiversité de Madagascar ou FAPBM base ses calculs sur « les coûts économisés grâce à l’irrigation des rizières et au contrôle de la sédimentation par les les agriculteurs, sur 15 parcs nationaux de MNP (1 102 949 ha) en amont des rizières ». Une estimation qui se veut « être très prudente car ne tenant pas compte des nouvelles aires protégées créées depuis 2003 » note également la fondation. Pour en revenir au parc national d’Ankarafantsika, outre sa contribue à l’économie, cette réserve protège la plaine de Marovoay de la sédimentation à travers une panoplie de services écosystémiques qui stabilisent le sol. Outre ces rôles, cette aire protégée terrestre contribue au maintien de la nappe phréatique et contribue à la régulation des ressources en eau qui irriguent la plaine de Marovoay. Un équilibre qui commence apparemment à ne plus tenir vue le constat de début de sédimentation. Une nouvelle qui est loin d’être bonne pour le pays dont la riziculture et la culture de rente sont les principales activités. Mais surtout compte tenu de l’importance de la plaine de Marovoay dans la production de l’alimentation de base de sa population.

José Belalahy

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