Grandes banques : les engagements pour le climat laissent perplexe  

Selon l’édition 2023 du rapport Banking on Climate Chaos, « le financement des combustibles fossiles par les 60 plus grandes banques du monde a atteint 5 500 milliards de dollars au cours des sept années qui ont suivi l'adoption de l'Accord de Paris, avec 673 milliards de dollars de financement des combustibles fossiles rien qu'en 2022 ».

Selon l’édition 2023 du rapport Banking on Climate Chaos, « le financement des combustibles fossiles par les 60 plus grandes banques du monde a atteint 5 500 milliards de dollars au cours des sept années qui ont suivi l’adoption de l’Accord de Paris, avec 673 milliards de dollars de financement des combustibles fossiles rien qu’en 2022 ».

Le rapport annuel Banking on Climate Chaos est « l’analyse mondiale la plus complète sur les activités bancaires liées aux énergies fossiles ». Dans sa 14ème édition, sortie le 13 avril, il est souligné que sur les 60 banques dont les profils sont présentés dans le rapport, « 59 n’ont pas de politiques suffisamment solides pour atteindre l’objectif de maintenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5°C ». En effet, en 2022, alors que les catastrophes climatiques faisaient des ravages un peu partout dans le monde, « les entreprises de combustibles fossiles ont réalisé des bénéfices records » à hauteur de « 4 000 milliards de dollars ». Ce, avec les soutiens financiers des grandes banques qui, cette année-là, leur auraient accordé 673 milliards USD de financements dont « 150 milliards de dollars » allant aux « 100 plus grandes entreprises mondiales à l’origine de l’expansion du pétrole, du gaz et du charbon ». Les plus « agressives au monde en matière d’expansion des combustibles fossiles » selon le rapport, et qui figurent dans cette liste étant TC Energy, Total Energies, Venture Global, Conoco Phillips, et Saudi Aramco.  Les banques ne se sont certes pas encore engagées publiquement et de façon détaillée à supprimer progressivement le financement de nouveaux combustibles fossiles. Toutefois, tout au long de l’année 2022,elles n’auraient eu de cesse de « vanter leurs engagements Net-Zéro et leurs objectifs d’émissions pour 2030 ». Ce qui, dans les faits, semble présenter « de graves lacunes et incohérences ».

Danger imminent.

Le rapport Banking on Climate Chaos est rédigée par Rainforest Action Network, BankTrack, Indigenous Environmental Network, Oil Change International, Reclaim Finance, Sierra Club et Urgewald, et est approuvé par plus de 550 organisations de plus de 71 pays. A travers ce rapport, ces organisations interpellent sur le fait que ces interventions des grandes banques dans l’expansion des combustibles fossiles décalent grandement de leurs engagements et discours « Net-Zéro ». Sachant que les plus grands experts mondiaux en matière d’énergie et de climat s’accorderaient à dire que « toute nouvelle exploitation de combustibles fossiles après 2021 met en péril notre capacité à maintenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5˚C ». Les organisations à l’origine du rapport Banking on Climate Chaos tirent alors la sonnette d’alarme et soulignent : « pour avoir une chance d’éviter des dommages irréversibles à des millions de personnes aujourd’hui et aux générations futures, l’expansion des combustibles fossiles doit cesser, et leur utilisation dans tous les secteurs doit diminuer rapidement ». Comme le souligne Katrin Ganswindt, Responsable de la recherche financière à Urgewald : « Continuer à financer les entreprises de charbon, de pétrole et de gaz qui continuent à développer leurs activités polluantes revient à alimenter la destruction du climat. Les banques…en particulier, les banques prétendument soucieuses du climat, comme les membres de la Net-Zero Banking Alliance, doivent fermer une fois pour toutes le robinet de l’argent des expansionnistes fossiles ».

Karina Zarazafy

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

S'abonner à notre newsletter