90% des déplacements internes sont liés aux tempêtes et cyclones tropicaux

Beaucoup de malgaches quittent leur région d'origine. Le phénomène obéit dans la majeure partie des cas à des logiques économiques. La destruction de l'environnement ou les catastrophes naturelles peut également être la cause des déplacements. Tout comme ces derniers peuvent être des facteurs déclencheurs de la destruction de l'environnement.

La saison cyclonique 2024-2025 bat son plein. Le pays pourrait accueillir son premier cyclone vers le 11 janvier 2025 d’après les prévisions météorologiques. Plus d’un millier de déplacés à cause des tempêtes et cyclones tropicaux.

Facteur de déplacement

La « migration de survie » continue de frapper la Grande Île. Toutes les régions, aussi bien celles de provenance des personnes déplacées que celles de transit ou de destination en sont victimes. Les cris d’alertes des défenseurs de l’environnement concernant le défrichement des forêts sèches du Menabe ou encore la destruction effrénée des forêts de l’Ankarafantsika causés par des personnes déplacées constituent une manifestation visible des dégâts causés par ce phénomène.

Le rapport 2024 sur le déplacement interne en Afrique signé Observatoire des Situations de déplacement interne fait état d’environ 1,4 millions de déplacements internes observés à Madagascar entre 2009 et 2023. Le document pointe du doigt les tempêtes et les cyclones tropicaux comme étant facteur majoritaire de ces déplacements. Ces catastrophes en sont responsables à 90% peut-on y lire. Les cyclones Giovanna et Irina en 2012, Enawo en 2017 et Ana en 2022 ont d’ailleurs été cités en exemple.

A deux voies

Les études et les évaluations initiées dans la Grande île attestent de l’interdépendance entre l’environnement, le changement climatique et la migration. En effet, tout comme la destruction de l’environnement ou encore les catastrophes naturelles peut être la cause de la migration, les déplacements peuvent également constituer des facteurs pouvant détériorer et influencer ou avoir des effets significatifs sur l’environnement et les écosystèmes.  

C’est dans cette logique que s’insère la question relative à la sècheresse qui frappe le Sud de Madagascar depuis des années. La région du Grand Sud a connu sa pire sècheresse depuis quatre décennies. Environ 66 000 déplacements ont été répertoriés entre 2019 et 2021. Le rapport sur le déplacement interne en Afrique note toutefois que ce chiffre est conservateur à cause de la difficulté de faire un suivi adéquat du phénomène. Les faits sont quant à eux là, des milliers de femmes, enfants et hommes des régions du Grand Sud et du Grand Sud Est de Madagascar fuient les conditions existantes dans ces zones pour s’installer ailleurs.

Les dégâts sont tels que soixante pour cent des récoles de la région Grand Sud ont été perdues en 2021. Ce qui a plongé des millions de personnes dans une situation d’insécurité alimentaire aigüe rajoute le document de l’Observatoire des Situations de déplacement interne.

José Belalahy

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

S'abonner à notre newsletter