Le 18 décembre dernier, la Maison de la diplomatie verte a été inaugurée à Ampandrianomby par Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, ministre de l’Economie et des Finances, Max Andonirina Fontaine, le ministre de l’Environnement et du Développement Durable, ainsi que Roland Kobia, ambassadeur de l’Union Européenne à Madagascar.
C’est quoi la diplomatie verte ?
La diplomatie environnementale ou diplomatie verte vise principalement à établir des accords interétatiques concernant la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la conservation et le partage des ressources en eau, ou la protection de la biodiversité. La diplomatie verte malgache devrait-être pilotée dans cette « Maison ». De nombreux sujets sont sur le feu pour la partie malgache. « Lors de la COP 29, un fonds de 500 milliards de dollars a été annoncé. À ce jour, bien que cette somme ait été annoncée, aucun décaissement n’a encore eu lieu. La Maison de la diplomatie verte sera notre point de plaidoyer pour que Madagascar et le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD) puissent défendre leurs intérêts et obtenir une partie du fonds », avait indiqué le ministre de l’Environnement et du Développement Durable.
Pourquoi la diplomatie verte est devenue stratégique ?
Changement climatique, tensions mondiales, la préservation des écosystèmes, les bouleversements territoriaux et migratoires… Devant la mutation, de nouvelles disciplines se créent et la diplomatie doit se réinventer. « La diplomatie environnementale construit désormais un droit international de l’environnement nouveau, plus effectif chaque jour, ambitieux, solide, complémentaire des quelques 500 conventions sectorielles techniques qui existent déjà », soulignait Pierre Chapsal, Maître de conférences associé à l’Institut international pour la Francophonie.
« C’est une étape très importante pour le MEDD, et pour Madagascar dans son ensemble. La diplomatie verte fait partie des sept piliers que nous avons soumis au président de la République et au Premier ministre en début d’année. Même si Madagascar n’a qu’une diplomatie, celle du Ministère des Affaires Etrangères, la diplomatie verte dans le monde est une nécessité. Nous avons besoin de multilatéralisme pour faire face à ces grands défis parce que la pollution est commune. Elle est mondiale », a plaidé Max Andonirina Fontaine.
Pourquoi la Maison de la diplomatie verte a-t-elle été créée ?
Face aux enjeux climatiques mondiaux, Madagascar veut affirmer sa détermination à relever les défis climatiques et écologiques. « La Maison de la diplomatie verte nous permettra de préparer les COP (les conférences des Parties, États signataires, à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques), les négociations internationales et les positions nationales. Elle permettra de coordonner les activités des partenaires de l’environnement à Madagascar », a précisé Max Andonirina Fontaine à ce sujet.
A quoi servira la Maison de la diplomatie verte ?
Ce centre est conçu pour organiser des consultations multisectorielles, permettant ainsi d’élaborer des positions unifiées dans les grandes négociations climatiques internationales. « La Maison de la Diplomatie Verte se veut un espace de coordination et de réflexion stratégique pour l’environnement et le développement durable », avait noté la ministre de l’Economie et des Finances.L’ambassadeur de l’Union Européenne SEM Roland Kobia espère pour sa part que ce nouvel espace sera un lieu de « rencontre verte ».
Qui a financé la construction de cette infrastructure ?
Le projet est financé par l’Union européenne à hauteur de 35 millions d’euros dans le cadre de l’Initiative Équipe Europe « Pacte vert » du Global Gateway. Son objectif est de protéger les aires naturelles de Madagascar tout en impliquant activement les communautés locales dans la gestion durable des ressources.