Corruption environnementale : l’étau se resserre sur les responsables

Une nouvelle stratégie nationale de lutte contre la corruption (SNLCC) est en gestation depuis des mois. Et elle promet de s'attaquer fermement à la corruption environnementale.

Les parties prenantes à la lutte contre la corruption sont à pied d’œuvre dans l’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale de lutte contre la corruption (SNLCC) pour la période 2025-2030. Les  concertations thématiques se poursuivent actuellement. La lutte contre la corruption dans la préservation et la gestion des ressources naturelles fait l’objet de deux jours d’atelier, ces 17 et 18 octobre.

Intransigeante

« Vous pouvez être assurés que les efforts que l’on fait actuellement et ce, depuis plusieurs mois, sont des efforts concrets de répression. Et nous comptons, avec tous les partenaires présents dans cet atelier, appliquer cette stratégie peu importe les niveaux de puissance, de pouvoir économique ou politique des personnes qui seront impliquées dans les trafics ». Tels étaient les propos de Max Andonirina Fontaine, ministre de l’Environnement et du Développement durable (MEDD), ce 17 octobre. Le ministre affirme en effet que la SNLCC qui découlerait de ces diverses concertations thématiques se veut être intransigeante en termes de répression.

Il conforte par la même occasion la position de l’Etat Malgache à se conformer aux exigences de la Résolution 75/311 de l’Assemblée générale des Nations Unies qui « exhorte les Etats membres à redoubler d’efforts et à adopter des mesures efficaces » de lutte contre la corruption. L’objectif étant, selon le Comité de pilotage pour l’élaboration de cette nouvelle SNLCC, « de prévenir et de combattre le grave problème que constituent les infractions qui ont une incidence sur l’environnement, la conservation et la biodiversité ». Ces deux jours d’atelier se focaliseront ainsi sur trois grands domaines, à savoir « la lutte contre la corruption dans la préservation et le trafic illicite des espèces sauvages et bois précieux », « la lutte contre la corruption dans l’exploitation des ressources halieutiques » et « la lutte contre la corruption dans l’exploitation des ressources minières ».

Un fléau

« La corruption environnementale est une plaie, c’est un des plus grands freins à la protection de nos ressources naturelles et à leur gestion durable » a déclaré Max Andonirina Fontaine. En marge de cette concertation thématique sur la lutte contre la corruption dans le secteur environnement, le numéro un du MEDD n’a pas manqué d’appeler toutes les parties prenantes à se donner la main pour éradiquer ce fléau qu’est la corruption environnementale. « La corruption commence dans les plus bas étages. Cela peut être le fait de juste fermer les yeux sur un transport dans le cadre des trafics de tortues, jusqu’à des interventions auprès des tribunaux » a-t-il expliqué, en faisant référence aux différentes formes sous lesquelles cela pouvait se manifester.

Tout en soulignant les faiblesses avérées du système en général. L’environnement est, selon Sahondra Rabenarivo, Présidente du Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) et non moins Présidente du Comité de pilotage pour l’élaboration de la nouvelle SNLCC, « l’un des secteurs les plus étudiés avec le plus de statistiques » dans le cadre de cette lutte contre la corruption. Et ce, car « Madagascar a toute cette biodiversité mais aussi parce qu’il s’agit carrément de trafics transnationaux et internationaux, avec des réseaux très organisés et qui disposent de beaucoup de moyens ».

Tout le système anti-corruption malgache, incluant le CSI, le Pôle anti-corruption (PAC), le Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO), l’Agence de recouvrement des avoirs illicites (ARAI), le Service de renseignement financier (SAMIFIN), ainsi que les diverses entités ministérielles et les partenaires techniques et financiers tels que le Fonds mondial pour la nature (WWF) et de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) sont donc réunies durant ces deux jours. « Tout un réseau du bien » à qui il faudrait donner les moyens ainsi qu’une meilleure organisation « pour bien combattre le mal » soulignent Max Fontaine et Sahondra Rabenarivo.

Karina Zarazafy

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