Dégradation des terres et désertification : risque d’aggravation pour Madagascar

Souvent sur fond d’ironie, le surnom d’« Île rouge » accolé à Madagascar évoque des phénomènes qui doivent retenir l’attention. 13 des 23 régions du pays sont aujourd’hui en proie à la dégradation des terres et à la désertification. Cet équilibre pourrait s’amplifier à l’avenir sans des actions énergiques communes.

La déforestation, les activités humaines et le changement climatique sont identifiés comme le trio accélérateur de ces faits qui compromettent un avenir radieux pour des millions d’habitants à Madagascar et des milliards de personnes dans le monde. Selon le secrétariat de la Convention des Nations-Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), environ 40 % des terres émergées et 65 % en Afrique se dégradent.

Mauvaise utilisation des terres

Les érosions terrestres, côtières et éoliennes font déplacer des terres arables. Chaque année, environ 2 milliards de tonnes de sables et de poussières quittent leurs gisements pour envahir d’autres zones dont l’usage se trouve compromis. La mauvaise utilisation des terres liée à leur dégradation sape, à des degrés variés, les économies nationales. En effet, 95 % de l’alimentation provient de la terre alors que la planète aura quelque 10 milliards de bouches à nourrir à l’horizon de 2050.

Dégradation des terres et sécheresse vont toujours de pair. Dans le Sud de Madagascar, le tiomena ou le chasse-poussière, responsable du déplacement permanent des dunes, est potentiellement dévastateur. La vulnérabilité des communautés exacerbée par le kere, ou famine, qui en découle est bien connue. La sécheresse chronique qui frappe depuis des siècles ces régions de l’île est devenue plus fréquente et plus intense ces dernières décennies comme c’est le cas dans le monde.

Opportunités

Toutefois, la situation n’est pas aussi décourageante que cela. Elle porte en elle des opportunités. Bien exécutée, toute initiative de restauration des terres est bénéfique aux populations directement touchées et à la planète entière. En Afrique, la restauration des terres dégradées pourrait créer jusqu’à 12 millions d’emplois d’ici 2030.

Selon les experts, chaque dollar investi dans une telle entreprise – ô combien salvatrice – peut générer jusqu’à 30 dollars de bénéfices économiques. A ce titre, un vaste champ d’investissement existe bel et bien sur le territoire de Madagascar. La dégradation des terres et la désertification tendent à y gagner du terrain. Toutes les autres régions ne sont plus à l’abri du fait des principales raisons incriminées énumérées plus haut.

Seulement les concernés ne le ressentent pas trop pour l’heure à part les crises humanitaires signalées de temps à autre dans certaines régions. En réalité, le pays a sa propre version de l’initiative de la Grande Muraille Verte en Afrique. Il a son propre projet Muraille Verte outre la Ceinture Verte en cours de mise en place avec le soutien des partenaires techniques et financiers.

Rendez-vous international

La désertification et la dégradation des terres entraînent dans leurs sillages toute une complexité exquise dont les gens ordinaires, les victimes potentielles, ne comprennent ni les mécanismes ni les enjeux. C’est effectivement dans le but de renverser la tendance que la CNULCD a vu le jour en 1994. La seizième édition de sa Conférence des Parties (COP16) se déroulera à Riyad, en Arabie Saoudite, du 2 au 13 décembre prochain.

En vue de cet important rendez-vous sur le sol saoudien, moins connu que le sommet mondial sur le climat, à sa 29e édition cette année, la 20e Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (CMAE) a eu lieu à Abidjan, en Côte-d’Ivoire, du 2 au 6 septembre.

En marge de ce rendez-vous international, une vingtaine de journalistes du continent, dont un de Madagascar, ont été formés sur des questions se rapportant à la dégradation des terres et à la désertification aux frais du secrétariat de la CNULCD.

La rédaction Bleen

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