Convention de Nairobi – COP11 :  cinq points clés à savoir

Voici les cinq (5) choses à savoir sur la Convention de Nairobi et la onzième Conférence des Parties (COP11) à cette Convention qui s'est tenue à Antananarivo-Madagascar les 20, 21 et 22 août derniers.

Madagascar a accueilli du 20 au 22 août dernier la onzième Conférence des Parties (COP11) à la Convention de Nairobi pour la Protection, la Gestion et la Mise en valeur du Milieu Marin et Côtier de l’Océan Indien Occidental (OIO). Mais qu’est-ce que la Convention de Nairobi et qu’y a-t-il à savoir sur cette onzième COP de Madagascar ? Bleen Mada vous les résume en 5 points.

1. La Convention de Nairobi et ses objectifs

La Convention de Nairobi sur la Protection, la Gestion et le Développement de l’Environnement Marin et Côtier a été adoptée en 1985. Elle implique dix pays africains : les Comores, la France, à travers La Réunion, Madagascar, Maurice, Mozambique, Seychelles, Somalie, Afrique du Sud, Tanzanie et Kenya. Elle vise à protéger, à gérer et à développer l’environnement marin et côtier de la région Océan Indien Occidentale (OIO).

En ce sens, elle constitue le cadre de gouvernance régionale pour asseoir une gestion durable des océans dans la région. La Convention de Nairobi encourage la coopération régionale et la coordination des actions entre les pays membres et entend résoudre les problèmes interdépendants de l’environnement côtier et marin, dont les enjeux nationaux et transfrontaliers.

Cette convention est structurée autour de quatre protocoles majeurs à savoir : la protection des espèces de faune et de flore marines sauvages, la coopération pour la lutte contre la pollution marine en cas d’urgence, la lutte contre la pollution marine due aux sources et activités terrestres et la gestion intégrée des zones côtières.

2. La COP11 de Madagascar

La Conférence des Parties (COP) est l’organe suprême de décision. Elle définit les politiques, les stratégies de protection et de gestion, et assure le suivi des engagements pour la mise en œuvre de la convention.

La onzième Conférence des Parties (COP11) s’inscrit dans un cadre de politiques mondiales récentes, telles que la poursuite des efforts visant à atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD), en particulier l’Objectif 14 sur les océans, l’appui aux négociations en cours en vue d’un traité contraignant sur la lutte contre la pollution par les plastiques, le Traité des Hautes Mers, le Traité de 2023 sur la Biodiversité Au-delà des Juridictions Nationales (BAJN) (y compris l’application d’outils de gestion par zone dans les zones économiques exclusives et les zones adjacentes) et le Cadre Mondial pour la Biodiversité (CMB) de 2022 et ses 30% de zones protégées d’ici 2030.

La COP11 a examiné les progrès réalisés et a adopté un nouveau programme de travail pour 2025-2028. Le bilan a mis l’accent sur les mesures de conservation, la gestion des déchets et la lutte contre le changement climatique. Elle a vu l’adoption de seize (16) décisions :

  •  Approbation du programme régional intégré 2025-2035 et du programme de travail pour 2025-2028
  •  Adoption des « questions financières »
  • Contribution à l’entrée en vigueur de l’Accord au titre de la Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer sur la Conservation et l’Utilisation Durable de la Diversité Biologique Marine des Zones situées Au-delà de la Juridiction Nationale, de la lutte contre la pollution par les matières plastiques
  • Mise en œuvre du Cadre Mondial de Kunming-Montréal pour la Biodiversité, de la Stratégie
  • Stratégie Régionale de Gouvernance des Océans pour la région de l’Océan Indien Occidental
  • Stratégie de Gestion de l’Information pour la région de l’Océan Indien Occidental
  • Renforcement de l’interface « de la Science à la politique »
  • Ratification de la Convention de Nairobi Amendée et de ses Protocoles
  • Intégration des préoccupations liées au changement climatique dans la protection de la biodiversité marine
  • Conservation, restauration et gestion des habitats et espèces critiques
  • Améliorer la qualité de l’environnement par des approches « de la source à la mer »
  • Renforcement de la planification spatiale marine
  • Évaluation économique et comptabilité des océans
  • Impacts environnementaux des grands projets d’infrastructure
  • Appui aux projets et partenariats

3. Le Programme de travail 2025-2028

Ce programme vise à renforcer la conservation et la gestion des écosystèmes marins et côtiers face aux menaces actuelles et émergentes, tout en soutenant les ODD, notamment l’ODD 14 sur les océans. Il a été adopté durant la COP11. Le programme de travail sert d’outil au secrétariat et aux partenaires collaborateurs pour catalyser le changement dans la gestion de l’environnement marin et côtier dans les pays qui sont Parties Contractantes à la Convention de Nairobi.

Il repose sur 5 éléments clés ou piliers :

  • L’amélioration de la gouvernance intégrée des océans soutenue par la coopération régionale
  • L’amélioration de la planification par zone étayée par une approche écosystémique de la gestion intégrée des océans
  • L’amélioration de la qualité de l’environnement soutenue par une approche de la source à la mer et des techniques innovantes
  • L’amélioration de la conservation de la biodiversité grâce à une planification par zone et à des approches innovantes de la restauration et de la gestion des habitats
  • L’amélioration de la coordination régionale, de la collaboration et de la gestion des connaissances

4. Initiatives contre la pollution plastique

La COP11 a discuté de l’importance d’un traité international sur la pollution plastique, en lien avec les efforts régionaux pour réduire les déchets plastiques et promouvoir une économie bleue durable. Des initiatives significatives ont été mises en avant pour lutter contre la pollution plastique durant cette COP.

La convention a souligné l’importance d’un traité mondial juridiquement contraignant, en réponse à la résolution adoptée en 2022, lors de la cinquième Assemblée des Nations Unies pour l’environnement (UNEA-5), visant à mettre fin à la pollution plastique d’ici 2040. Les discussions ont inclus des dialogues sur des actions multilatérales et des stratégies pour promouvoir une économie circulaire, essentielle pour réduire les déchets plastiques et protéger l’environnement.

5. Renforcement des partenariats

La Convention encourage la collaboration entre les États membres, les ONG et d’autres acteurs pour améliorer la gestion des ressources marines et côtières, tout en développant des capacités régionales. La région OIO a un littoral total d’environ 15 000 km et un plateau continental d’environ 450 000 km². Elle est réputée pour la richesse de sa biodiversité marine, avec des écosystèmes comme les mangroves, les herbiers marins, les récifs coralliens, etc. Le « produit marin brut » annuel de la région est estimé à au moins 20,8 milliards de dollars. La Convention de Nairobi fournit donc un cadre régional essentiel pour préserver et valoriser durablement les précieuses ressources marines et côtières de l’océan Indien occidental.

Karina Zarazafy

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