Evaluation des politiques et des institutions nationales (CPIA) : une note de 3,3/6 pour Madagascar

L’exercice annuel de Country Policy and Institutional Assessment (CPIA) permet de mesurer la qualité des politiques et du cadre institutionnel d’un pays. Édité par la Banque Mondiale, ce rapport est un thermomètre afin de mieux juger l'état de santé des politiques et des institutions. Pour cette année 2024, Madagascar obtient la moyenne.

Dans cette cuvée 2024 du CPIA, la Grande île affiche une note de 3,3/6, ce qui est supérieure à la moyenne IDA en Afrique subsaharienne. « L’exercice annuel d’évaluation des politiques et des institutions nationales (CPIA) permet de mesurer la qualité des politiques et du cadre institutionnel d’un pays. L’accent est mis sur les éléments dont le pays a le contrôle, plutôt que sur les résultats in­fluencés par des éléments extérieurs », soulignent les auteurs de l’étude. 

©Banque mondiale – Évaluation des politiques et des institutions nationales (CPIA 2023)

Fragilité de gouvernance

L’évaluation CPIA est un diagnostic annuel portant sur les pays admis à bénéficier des financements de l’Association internationale de développement (IDA), une institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres. Le rapport 2024 fournit une évaluation de la qualité des politiques et des institutions dans les 39 pays en Afrique subsaharienne pour l’année civile 2023.

Les pays sont classés sur une échelle de 1 (faible) à 6 (élevé) selon 16 critères regroupés en quatre domaines : gestion économique, politiques structurelles, politiques d’inclusion sociale et d’équité et gestion et institutions du secteur public. 

Pour Madagascar, les indicateurs « politiques monétaire et de change » et « commerce et égalité des sexes » ont obtenu les meilleures notes, avec 4/6. Par contre, « droits de propriété et gouvernance fondée sur les règles »« qualité de la gestion budgétaire et financière »« qualité de l’administration publique » et « transparence, redevabilité et corruption dans le secteur public » pointent à seulement 2,5.

Critère

Sur le chapitre environnemental, la Banque Mondiale estime que, pour l’Afrique subsaharienne, « l’environnement et le changement climatique sont des préoccupations croissantes pour la région, où la majorité des travailleurs tirent leurs revenus de la terre ». Ces indicateurs méritent donc une attention particulière. 

« Le rapport CPIA permet de cerner les domaines de faiblesse relative et d’engager un dialogue sur les réformes politiques susceptibles de produire de meilleurs résultats de développement », explique Andrew Dabalen, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique.

Pour la Grande île, les auteurs estiment que « la fragilité de la gouvernance exige des actions immédiates, notamment le renforcement du système juridique et judiciaire, l’application des droits de propriété et l’amélioration de la transparence et de la redevabilité dans les institutions du secteur public. En outre, la difficulté de garantir les droits de propriété foncière devient un obstacle majeur à la croissance inclusive et durable »

Qualité

Les notes se fondent sur les connaissances et expériences de plusieurs experts. Chaque année, des équipes pays, composées d’experts nationaux pour chaque critère, préparent des propositions de notes après discussions avec leurs homologues gouvernementaux pour garantir l’inclusion complète des réformes de l’année. 

Le rapport CPIA jauge la qualité des structures politiques et institutionnelles nationales et leur capacité à soutenir une croissance durable et à réduire la pauvreté. Pour cette année, le focus a été mis sur leur capacité à soutenir la croissance du secteur privé.

Raoto Andriamanambe

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