Convention de Nairobi : Madagascar pionnier de mesures efficaces de protection des zones marines

Du 20 au 22 août, Madagascar accueillera la 11ème Conférence des parties (COP11) à la Convention de Nairobi. Les progrès dans la mise en œuvre ainsi que la collaboration régionale seront à l'ordre du jour.

Madagascar  s’apprête à recevoir, du 20 au 22 août, la 11ème Conférence des parties (COP 11)  à la Convention de Nairobi pour la protection, la gestion et la mise en valeur du milieu marin et côtier de la région de l’océan indien occidental (OIO). Une occasion pour la Grande île de faire part des bonnes pratiques en termes de conservation des zones côtières.

Transformation

« Madagascar a été le pionnier d’autres mesures efficaces de conservation par zone pour protéger les zones marines grâce à une augmentation rapide du nombre de ce que l’on appelle communément les aires marines gérées localement (AMGL), où les communautés côtières travaillent en collaboration avec le gouvernement et d’autres parties prenantes pour protéger leurs ressources côtières. » C’est ce qu’on peut lire dans le rapport du Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) sur le progrès dans la mise en œuvre de cette Convention de Nairobi. Un bon exemple de cette approche est celle adoptée par Conservation International (CI) et ses partenaires au niveau du Corridor Marin des 7 Baies, dans le nord de Madagascar.

Une aire marine protégée dont la conservation a permis aux communautés de pêcheurs de la zone d’adopter des pratiques plus durables et respectueuses de l’environnement, tout en leur procurant plus de rendements. Il est d’ailleurs à noter que les mangroves dans cette aire, plus particulièrement celles dans l’estuaire d’Irodo, peuvent atteindre les 15 mètres, voire plus. Ce qui les place dans la catégorie des plus hautes mangroves du pays. « Cette croissance exceptionnelle des mangroves dans l’Irodo est due à l’existence de l’embouchure « vavan’Irodo » qui procure des apports nutritifs importants aux palétuviers, mais surtout grâce aux efforts de conservation » nous explique Gaetan Armel Soankasina, représentant de la CI dans le secteur Fiherena du Corridor marin des 7 Baies.

D’autant plus que selon le président de l’association des pêcheurs d’Irodo, Moustafa Avizara, les communautés locales y étaient déjà conscients de l’importance des écosystèmes de mangroves et s’étaient attelées à les reconstituer, bien avant la transformation de la zone en aire marine protégée.

Une région prioritaire

Le Corridor marin des 7 Baies, auparavant connu sous le nom d’Ambodivahibe, est un exemple parmi tant d’autres en termes de priorisation de la conservation des zones côtières à Madagascar. La région de l’OIO, comprenant les Comores, la France à travers La Réunion, les Seychelles, l’île Maurice, la Mozambique, la Tanzanie, l’Afrique du Sud, le Kenya, la Somalie et Madagascar,  joue en effet un rôle capital tant en termes de lutte contre les effets du changement climatique, de stockage de carbone, qu’en termes de croissance économique. En effet, d’après le rapport du Directeur exécutif du PNUE, « le « produit marin brut » annuel de la région de l’OIO (équivalent au produit intérieur brut d’un pays) est d’au moins 20,8 milliards de dollars américains ».

Ce qui témoigne de la valeur économique substantielle des ressources côtières et marines de la région. Sachant d’ailleurs qu’elle « a un littoral total d’environ 15.000 km et un plateau continental d’environ 450 000 km² ». Elle est réputée pour « la richesse de sa biodiversité marine » laquelle se développe grâce aux écosystèmes tels que « les mangroves, les herbiers marins, les rivages rocheux et sablonneux avec les systèmes dunaires et les forêts côtières associées, ou encore les monts sous-marins, les crêtes et les plaines abyssales ». Et toujours selon ce rapport du PNUE, « la superficie totale des mangroves dans l’océan Indien occidental est estimée à 1 million d’hectares, ce qui représente environ 5 % de la couverture mondiale des mangroves ».

Les mangroves « les mieux développées de la région » se trouvent dans les deltas des rivières Rufiji en Tanzanie, Tana au Kenya, Zambèze et Limpopo en Mozambique et le long de la côte ouest de Madagascar. La Grande île a en effet une place de choix non seulement dans le cadre de cette Convention de Nairobi, mais en termes de conservation au sens large, de par ses richesses. La COP11 serait ainsi l’occasion d’asseoir cette importance du pays sur l’échiquier international, tout en renforçant les engagements de toutes les parties contractantes en faveur d’une meilleure gestion des zones côtières et des milieux marins.

Karina Zarazafy

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