Projet Tefiala : une restauration des paysages et des forêts à grande échelle

L’agriculture peut constituer unecontrainte pour la protection de l’environnement et la biodiversité àMadagascar. Pour y pallier et assurer un développement durable, le projet Tefiala été initié par le ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD),en partenariat avec le ministère de l’Agriculture et de l’Elevage (MAE). L’Organisationdes Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) apporte son appui.

Tetikasa fanatsarana mirindra ny Endritany sy ny Fanarenana Ifotony ny Atiala mba ho LovainjAfy (Tefiala) est un projet de conservation de la biodiversité, restauration et de développement durable intégré des sous-bassins versants du Mangoky. L’objectif est d’améliorer les services écosystemiques et les capacités de production des forêts et paysages dégradés dans le Sud de Madagascar, à travers une restauration des paysages et des forêts (RPF) à grande échelle.

Changement de comportement

Le projet Tefiala est financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) à hauteur d’un peu plus de 7,3 millions de dollars. Il est mis en œuvre sur une durée de cinq ans, de 2023 à 2028, et couvre trois paysages dans les régions Atsimo Andrefana (paysage du Bas Mangoky dans le district de Morombe) et Haute Matsiatra (paysages de Volanony-Matsiatra et Ranomainty dans les districts de Vohibato et Lalangina), incluant forêts, mangroves, terres agricoles…

Le comité de pilotage du projet Tefiala s’est réuni à Ambatobe le 16 février dernier pour faire un bilan de la première année et discuter des perspectives pour 2024. « Il est difficile de parvenir à une agriculture qui respecte l’environnement et qui favorise la biodiversité. Il faut un changement de comportement des producteurs. Ce qui requiert des approches participatives associant les propriétaires fonciers et les ministères concernés », explique Aloys Nizigiyimana, le représentant adjoint de la FAO à Madagascar. L’année 2023 a permis de mettre en place toutes les structures pour bien démarrer la mise en œuvre du projet. 

« La FAO est engagée à appuyer le gouvernement malgache dans ses efforts de protection de l’environnement et de promotion du développement durable à travers la restauration des écosystèmes dégradés, la préservation de la biodiversité et le renforcement de la résilience des communautés face aux défis environnementaux », a-t-il enchaîné.

Sécurité alimentaire

Le projet Tefiala a comme défi d’améliorer et de réhabiliter 111 243 hectares jusqu’en 2028. « Le projet permettra d’aligner la protection de l’environnement avec les autres priorités de l’Etat, notamment la sécurité alimentaire », estime Moïse Rasamoelina, secrétaire général du MEDD.

« Les zones d’intervention du projet produisent du café, du riz… Par ailleurs, le fleuve de Mangoky alimente le périmètre du Bas Mangoky. Il est important de le protéger. Autrement cela impactera non seulement les revenus des paysans, mais aussi la sécurité alimentaire », note Feno Andriamanalina, directeur général de l’Agriculture. Il est convaincu que les différentes activités menées dans le cadre du projet Tefiala permettront à la fois de protéger l’environnement et d’augmenter la production.

Des efforts communs sont en effet déployés pour promouvoir la sécurité alimentaire et le développement agricole durable, dans le respect total des normes environnementales et de la biodiversité.

Claudia Rasoloson

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