Conservation: 150 000 dollars pour des recherches sur les bryophytes et les lichens.

Le Dr. Lovanomenjanahary Marline a gagné la bourse de recherche Jennifer Ward Oppenheimer. Se chiffrant à 150 000 dollars, cette bourse sera allouée à ses travaux de recherches sur les bryophytes et les lichens, en faveur de la conservation.

Le Dr. Lovanomenjanahary Marline, bryologue malgache, est lauréate de la prestigieuse bourse de recherche Jennifer Ward Oppenheimer (JWO). Cette bourse de 150 000 dollars lui permettra de mener ses recherches sur  le rôle des bryophytes et des lichens dans la surveillance de la pollution atmosphérique, du changement climatique et de la crise de la diversité biologique.

Le Dr Lovanomenjanahary Marline a découvert le potentiel des plantes minuscules pour surveiller la pollution et le changement climatique. La bourse qu’elle vient de gagner lui permettra donc d’approfondir ses recherches sur ces catégories spécifiques de plantes. Des recherches qui, selon l’Oppenheimer Generations Research and Conservation (OGRC), pourraient « offrir une nouvelle perspective sur la conservation et la surveillance de l’environnement en Afrique et dans le monde entier». En effet, il s’agit, toujours d’après l’OGRC, d’un projet de recherche « pionnier » sur les bryophytes et les lichens. Les bryophytes étant, selon le site web Biologie végétale (https://biologievegetale.be/) de l’Université Catholique de Louvain (UCLouvain), « des plantes feuillées non vascularisées qui constituent le groupe le plus primitif des plantes terrestres ». Toujours d’après ce site web scientifique, ces plantes comprennent plusieurs classes dont « les trois principales sont les mousses, les hépatiques et les anthocéros ». Le lichen quant à lui est un champignon associé à une algue. D’après les explications fournies par l’association L’Espace des sciences : « Il pousse là où aucune plante ne peut vivre : en haut des montagnes, sur les rochers du bord de mer, sur la lave refroidie…Et en pourrissant, les débris de lichen forment un sol, assez riche pour que la mousse et d’autres plantes grandissent ». Le projet de cette jeune scientifique malgache va ainsi se concentrer sur le rôle de ces « petites plantes sans fleurs, connues pour leur sensibilité aux changements environnementaux » dans la surveillance de ces « trois menaces critiques pour l’humanité et l’environnement » que sont « la pollution de l’air, le changement climatique et la crise de la diversité biologique ».

Pour un avenir durable.

Ce projet de recherche sur les bryophytes et les lichens a trois principaux objectifs. Il s’agit notamment de créer une base de données complète de ces plantes uniques dans les points chauds de la biodiversité africaine, de pouvoir prévoir les impacts de la pollution atmosphérique et du changement climatique sur la biodiversité, et de disposer d’une cartographie des particules toxiques et des polluants atmosphériques contenant des métaux ayant des effets sur la santé humaine. Pour ce faire, le Dr. Marline concentrera son étude sur Madagascar, le Bénin et l’Ethiopie. Il s’agira principalement de « générer des données de base sur les bryophytes dans les zones urbaines, rurales et montagneuses » de ces trois pays Africains. Des informations qui, selon l’OGRC, « serviront de point de référence pour de futures études, explorant l’impact du changement climatique sur les schémas de migration des espèces végétales ». Il convient en effet de noter que la bourse de recherche Jennifer Ward Oppenheimer « souligne l’importance de soutenir la recherche innovante pour un avenir durable en Afrique ». Dans ce cadre, la bourse permettra à la jeune chercheuse malgache « d’apporter une contribution précieuse à l’interaction complexe entre la biodiversité, le changement climatique et la pollution de l’air ». Comme l’a fait remarquer Jonathan Oppenheimer, président exécutif d’Oppenheimer Generations et créateur de la bourse JWO, l’on se trouve actuellement « dans un contexte mondial où la priorité accordée à la conservation manque souvent de centralité dans la vie des individus ». Pourtant, toujours selon lui, « sans efforts fructueux pour sauvegarder et préserver notre biodiversité, notre existence collective est menacée d’extinction ». Sachant que « le changement climatique n’est pas un phénomène isolé, mais plutôt une manifestation symptomatique de l’effondrement global de notre résilience écologique ».

Karina Zarazafy

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