La tendance est à la hausse. Les pollutions plastiques marines constituent une problématique majeure dans la lutte contre la préservation et l’exploitation durable des ressources marines. Une problématique soulevée lors de la rencontre internationale « les plastiques dans l’océan indien » organisée à Antananarivo les 17, 18 et 19 octobre 2022. Et durant laquelle il était surtout question « d’avoir des idées des causes ayant entrainé la prolifération des plastiques dans cet océan ». Les données récemment publiées par la Commission de l’océan Indien (COI) en marge de la conférence ministérielle sur l’économie bleue et circulaire dans les États insulaires d’Afrique et de l’océan Indien (AIODIS) font savoir que la pollution plastique marine est en augmentation dans les AIODIS mais aussi dans le monde entier. « 6 550 tonnes de pollution plastique marine sont générées par les États en question et plus de 90% de ce plastique est importé », précise la COI. La lecture de ces données démontre l’ampleur de la situation. « 200 000 tonnes de minuscules particules de plastique sont projetées dans les océans depuis les routes ». Une projection fait état d’une augmentation de « 75% estimée de la pollution marine d’ici 2040 ». Les pertes quant à elle se solderaient à moins « deux milliards de dollars à l’échelle mondiale ».
Les déchets pneumatiques, dangers ambulants
Un milliard de pneus usagés seraient générés par an et 28% des microplastiques présents dans les océans y proviendraient. Une façon pour la COI d’alerter sur la portée de l’usure des pneus en termes de pollution des eaux. La Commission a d’ailleurs déjà alerté cet aspect destructeur de ces types de déchets durant une mission d’échanges de connaissances sur le recyclage des pneus usagées, des déchets électriques et électroniques organisées récemment à Maurice et à la Réunion. « L’usure des pneumatiques est responsable d’une pollution significative des eaux par les microplastiques ». « Les débris des pneus seraient responsables d’une pollution des eaux par les microplastiques 300 fois plus importante que les vêtements ou les cosmétiques. Quant aux équipements électriques et électroniques, on estime la production de ces déchets a atteint 51 millions de tonnes en 2021 » note-t-elle.
Disparates
Bien que les dangers soient omniprésents, les États insulaires d’Afrique et de l’océan Indien ne disposent pas de cadres et filières d’économies circulaires pour faire systématiquement face à ces types de pollutions. Aussi, chaque État dispose de règlements internes en la matière. « Des cadres qui ne sont pas forcément en synergie avec les besoins et nécessités actuels ». Pour le cas de Madagascar, la mise en place de lois qui favorisent la recherche, production et commercialisation des solutions alternatives aux matières plastiques fait partie des solutions avancées lors de la rencontre internationale du 17 au 19 septembre 2022. « On aime trop prendre des mesures de sanction alors que celles incitatives sont plus productives. Au lieu d’interdire et de sanctionner, la devrait encourager les solutions alternatives aux plastiques », a-t-on avancé dans le cadre de cet événement. Les enjeux sont énormes pour les États d’Afrique et de l’océan Indien qui ont besoin de développer leur compétence en divers domaines. Entre autres, le savoir technique en récupération des matériaux, le développement d’une stratégie nationale et régionale en économie bleue ou encore dans le domaine du savoir technique en récupération d’énergie et initiatives d’extraction de matières premières.