Mohamed Adow, Director of energy and climate think tank @PowerShftAfrica and Climate Justice Advocate : »#Africa is suffering a debt distress owed to the colonisers. These colonisers are the historical polluters who are responsible for causing the #climatecrisis. »
L’Afrique dispose d’un potentiel énorme en termes de sources d’énergie propre. Le premier Sommet Africain sur le Climat, qui se tiendra à Nairobi du 4 au 6 septembre prochain, se présente ainsi comme une opportunité pour le Continent de donner le ton et définir l’ordre du jour de l’avenir durable de l’Afrique et du monde.
Selon un récent rapport sur la transition juste de l’Afrique, « le potentiel d’énergie renouvelable du continent est 50 fois supérieur à la demande mondiale d’électricité prévue pour l’année 2040 ». De plus, toujours selon ce rapport, « le continent possède plus de 40 % des réserves mondiales de minéraux clés pour les batteries et les technologies de l’hydrogène ». « L’Afrique abrite 60 % des meilleures ressources solaires au monde… et 80 % des nouvelles capacités de production d’énergie sont des énergies renouvelables ». A la lumière de ces informations, il est attendu de ce premier Sommet Africain sur le Climat, que les dirigeants parlent à l’unisson en soutenant la détermination du Continent à jouer le rôle de « chef de file » en faveur des efforts mondiaux de décarbonisation. En effet, ayant pour thème « les opportunités de croissance verte et de développement durable », ce sommet « devrait être l’occasion pour les dirigeants africains de soutenir les grandes idées qui stimulent les efforts de résilience, d’adaptation et d’atténuation du climat ». Il s’agirait de montrer à quel point les énergies renouvelables sont essentielles à la croissance verte non seulement de l’Afrique mais du monde entier. Comme le souligne Mohamed Adow, directeur de Power Shift Africa, un groupe de réflexion sur l’énergie et le climat : « La réalité du changement climatique est que ce n’est pas l’Afrique qui a provoqué la crise, mais c’est l’Afrique qui déterminera si l’humanité peut la résoudre. La façon dont l’Afrique se développera au cours des deux prochaines décennies déterminera le sort de la planète ».
La dette climatique.
Pour pouvoir transformer ces potentiels en énergie propre et renouvelable en richesse effective permettant de soutenir la croissance du continent, il est indispensable de passer par la case investissement. Le Sommet serait alors une occasion de présenter les différentes opportunités d’investissements dans ces vastes ressources dont regorgent le Continent en matière d’énergie propre, de minéraux clés, d’agriculture et de capital naturel. « Nous disposons d’une abondance d’énergie propre et renouvelable et il est essentiel que nous l’utilisions pour assurer notre prospérité future. Mais pour y parvenir, l’Afrique a besoin du financement des pays qui se sont enrichis grâce à nos souffrances » soutient Mohamed Adow en parlant de la dette climatique que ces pays ont envers l’Afrique. « Le Sommet Africain sur le Climat offre la meilleure occasion de discuter des moyens de stimuler les investissements qui aideront les communautés en première ligne à s’adapter efficacement » souligne-t-il avant de rajouter que cette réunion devrait « mettre l’accent sur les moyens de garantir que les communautés puissent vivre dans la dignité et s’épanouir ». Le Président du Kenya et non moins hôte de l’événement, Dr. William Samoei Ruto, n’a donc pas manqué de se joindre à l’appel en faveur d’un effort mondial pour lever les fonds nécessaires à l’action climatique, qui comprendrait « des taxes ciblées, la suppression des subventions aux combustibles fossiles et une taxe mondiale sur les combustibles fossiles ».
Les pays du continent semblent ainsi en attendre beaucoup de cette première rencontre et Madagascar ne devrait pas rester sur la touche. Ce, dans la mesure où la Grande île est plus vulnérable que jamais aux effets du changement climatique de par son appartenance au continent d’une part, mais surtout, du fait de son insularité. De plus, pour pouvoir atteindre l’objectif gouvernemental de 70% d’accès à l’électricité d’ici 2030, le pays aurait besoin d’augmenter drastiquement ses investissements en énergies renouvelables. Sachant que, selon l’Agence internationale de l’énergie, « en 2019, le bouquet énergétique de Madagascar était dominé à 85% par les biocarburants et les déchets, à 11% par les produits pétroliers, le charbon et l’hydroélectricité représentant le reste de l’approvisionnement énergétique total ».