Bio ressources : Quand la fibre de cocotier s’invite dans la maroquinerie de luxe

Sans se prétendre remplacer les matières comme le cuir, les fibres végétales ont actuellement le vent en poupe dans les collections de grandes maisons de luxe. Une opportunité que Loetitia Razanamarie a saisi en lançant Vazane by Lora et Zéboutin.

Vazane by Lora et Zéboutin est inspirée par la nature et un héritage multiculturel franco-malgache. La marque entend donner au Zebucq sa lettre de noblesse.

Innover, exploiter de façon durable et faire des fibres de cocotier des articles de hautes maroquineries. Un pari audacieux signé Loetitia Razanamarie, une styliste/modéliste Malgache spécialisée en accessoires de mode qui vit dans l’Hexagone. Son entreprise épouse la tendance ascendante et grandissante relative à la recherche d’alternatives au cuir. Le tout, en donnant la chance à la jeunesse africaine de briller dans le microcosme de la mode en « » majuscule. L’essence même de ce projet réside dans l’unique objectif « d’exploiter les potentiels de la fibre de cocotier » pour en faire des produits « premium…à la limite du luxe ». Et pour la jeune entrepreneure malgache, le hasard fait bien les choses. « J’ai découvert le potentiel de la fibre de cocotier un peu par hasard, au détour de photos publiées sur la page Facebook de ma sœur », nous confie-t-elle. De là viendrait l’idée de faire des articles de maroquinerie à partir de la fibre de cocotier. L’excellence ne s’est pas faite en un jour. Des travaux de recherches et de développement ont été menés pendant des années afin d’affiner la technique de production.  

Mode éthique

Les fibres de cocotier sont achetées à Madagascar, parmi les déchets de la société Soavanio S.A, une société qui produit, transforme et commercialise tous les produits issus du coco, notamment l’huile de coco. Les fibres brutes sont ensuite acheminées à Strasbourg (France) où se trouve l’atelier de conception et de fabrication des modèles Vazane. Travaillées et manipulées au moins vingt (20) fois au cours d’un processus long et minutieux, les fibres de cocotier se transforment en une nouvelle matière à texture « incomparable ». Ce que Loetitia Razanamarie a baptisé « Zebucq », en hommage à son pays d’origine, Madagascar.

Exceptionnelle

Le Zebucq renvoie, à deux références clés de l’héritage culturel de la styliste/modéliste. À savoir, le Zébu qui est l’un des emblèmes de la Grande Île et le nubuck, le nom que l’on confère au cuir une fois qu’il est transformé. Outre l’aspect « produits de mode et de maroquinerie », l’aventure Vazane démontre que dans le domaine de la bio ressource, le champ du possible n’attend que l’audace et la créativité humaines pour être exploité. Le fait d’avoir hissé haut les fibres de cocotier en est une parfaite manifestation. Traitée et transformée, cette matière s’est donnée sa propre place. Loetitia en témoigne : « au début, je l’ai d’ailleurs travaillé (la fibre de cocotier) dans cette optique d’alternative au cuir. Mais au fil de mes recherches, je me suis rendue compte qu’elle ne pouvait pas être assimilée au cuir, car elle est semi-rigide. Elle devait donc être considérée comme une matière à part entière, à l’instar du raphia, de l’osier et autres… C’est une matière naturelle renouvelable, unique en son genre ».

José Belalahy

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